La nuit à ma fenêtre, je vois d'autres fenêtres éclairées dans la cour. Personne n'a de rideaux, à part moi apparemment. Il n'y a pas de volet non plus et mes fins rideaux écrus n'occultent pas la lumière du matin. A la nuit tombée, les pièces allumées dévoilent leur décor et les personnages qui l'habitent.
La nuit à ma fenêtre, je vois une cuisine, une chambre, des cages d'escalier, je vois des gens entrer, parler, s'activer. Je vois des couples, des solitaires, des jeunes, des vieux, un monde de vies parallèles et superposées. J'ai l'impression que personne ne regarde par sa fenêtre. Je serai la seule à être intriguée par ces petites scènes muettes de la vie quotidienne ? Ou peut-être se sont-ils habitués à ces voisins, comme si chacun était le miroir de l'autre. De toute façon, les vies vues de loin, au travers de la cour, ne se ressemblent-elles pas un peu ?
La nuit à ma fenêtre, je rêve un peu, mes pensées font de la buée sur la vitre et un petit courant d'air glacé me rappelle que dehors il fait froid.