Le Pape, Barcelone et la Sagrada Familia
Publié le 17 février 2010 par Hermas
Chacun connaît plus ou moins ce prodigieux architecte espagnol que fut Antoni Gaudí (1852-1926), dont il
est difficile d’imaginer qu’il fut d’abord un disciple de Viollet-le-Duc. Fer de lance du mouvement appelé “modernisme”, adaptation espagnole de l’Art nouveau qui brille alors en Europe, il est
connu pour nombre de ses créations telles que la casa Milà ou le parc Güell, à Barcelone.
Mais son œuvre majeure est, sans conteste, la Sagrada Familia, devenue
l’un des symboles les plus prestigieux de la capitale catalane, et en laquelle l’architecte, fervent catholique, a été enterré. Entreprise en 1883, à l’initiative d’un libraire barcelonais, qui
nourrissait une grande dévotion à saint Joseph, cette prodigieuse église, dont le véritable nom est Temple expiatoire de la Sainte Famille, n’est pas encore achevée. Cet achèvement ne devrait pas
intervenir avant… 2025, son financement étant exclusivement assuré par des dons privés. L’entreprise est compliquée par le fait que les plans directeurs de Gaudí pendant la guerre de 1936, de
sorte la progression de la construction repose sur une interprétation des intentions de l’architecte génial [ci-joint : la Sagrada Familia en 1915, photo Wikipedia].
Ce dernier, qui consacra ses quinze dernières années à
cette construction, jusqu’à y vivre comme un moine, termina sa vie dans la pauvreté. Renversé par un tranway, on le prit pour un mendiant et il fut transporté à l’hôpital des pauvres, de la
Sainte-Croix, où il mourut. Sa cause de béatification a été introduite à Rome en 2003.
Malgré son inachèvement, la Sagrada Familia est bien vouée au culte, mais jusqu’ici dans la crypte seulement. La
nef centrale sera cependant achevée cette année et, fait extraordinaire, ce sera le Pape Benoît XVI lui-même qui viendra la consacrer avant la fin de cette année. Un événement d’une importance
considérable, non seulement pour les amoureux de cette œuvre, mais aussi pour l’Espagne entière.