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La reine des Pommes - Part One
Publié le 18 février 2010 par KranzlerLa plupart du temps, pas toujours mais souvent, les articles que je balance sur ce blog racontent des choses que j’ai vécues et des trucs qui me sont arrivés. Des trucs et des machins, je préfère employer ces mots-là parce que ça écorcherait ma pudeur de dire que ce blog est autobiographique - c’est pas ma faute, il y a des termes grandiloquents que je ne peux tout simplement pas prononcer et autobiographique en fait justement partie. Derrière le «je» qui signe Kranzler se cache en fait un gros menteur. Kranzler, ce n’est pas moi. C’est juste une version arrangée de ce que je suis, une marrionnette de ventriloque à qui je fais dire ce que je veux. Ou, pour dire les choses autrement, je suis bien ce type qui signe Kranzler mais quand je le mets en scène, pas fou que je suis, je lui gomme tous les défauts et toutes les tares qui me caractérisent dans la vraie vie. C’est un peu comme au cinéma : je triche en plaçant la caméra là où elle m’avantage. Et bien sûr je coupe les scènes où je suis mauvais, voire minable - ce qui m’arrive bien plus souvent que je veux le laisser croire. A quoi ça me sert ? En premier lieu, à faire léger. On ne peut pas tout mettre dans un texte et parfois le plus intéressant ce sont les passages qui sont partis à la poubelle. Je suis un gars qui débrouissaille beaucoup. Expliquer le pourquoi d’une situation ne me rebute pas mais j’aime aussi faire comprendre qu’il faut savoir se contenter du minimum que je distribue. Une de mes expressions préférées est d’ailleurs «pour des raisons trop longues à expliquer ici». Cette phrase me ressemble beaucoup. Il n’est pas faux de l’interpréter comme un aveu de paresse crasse. Mais ce n’est pas tout. Ce que je vous épargne, tous ces paragraphes avortés, ce sont des détails certes importants mais qui, si j’en parlais, alourdiraient le texte et couperaient la continuité du récit. Vous me suivez, je ne vous embrouille pas trop ? Si vous pensez qu’un petit exemple pourrait vous aider, vous pouvez aller là, sur ce post que je ne trouve pas complètement raté. Dans ce récit, de dis clairement qu’il y a deux choses dont je ne parlerai pas : ce que je suis venu foutre à Marseille, et la petite escroquerie dont j’ai été la victime. Et de mon côté, peut-être que d’ici ce soir ou d’ici demain, j’aurai réussi à mettre tout ça en forme - en trichant, comme d’habitude. Mais un peu moins que d’habitude. Encore que, quand on a ça dans le sang...