(Après cinq heures d'opération à coeur ouvert, j'ai pu récupérer mes données et les transvaser sur mon disque dur externe. Le laptop est toujours dans un état critique, à l'article de la mort, mais de l'aide m'a été proposée via ce blog, mercis éternels à cette lectrice, qui se reconnaîtra).
Voici donc mon billet du jour, récupéré in extremis.
Il a plein de qualités.
Des tas de qualités.
Un superbe pelage. Brillant. Lisse. Touffu. Superbe, tout simplement. On le regarderait des heures évoluer dans son environnement. Se promener. Se tortiller. Se déhancher.
Il a aussi un poil dense. Epais. Volumineux. Qui lui tient bien chaud en hiver. Qui le protège de tout, enfin presque. Dans lequel il se blottit pour la nuit. Rassurante fourrure lorsque l'ennemi rode.
Son pelage est joliment coloré. Un dégradé de gris. Une touche de blanc. Une pincée de noir. Pour un relief fantastique.
Et puis surtout.
Surtout.
Il a une petite bouille adorable. Craquante à souhait. Des moustaches qui bougent sans cesse. Un œil vif et espiègle. Une envie de vivre, peut-être. Un dynamisme. Et puis un œil vraiment ensorcelant. Une lueur d'intelligence semble y régner. Suffisamment intelligent pour avoir tout capté ? Espérons que non.
Mais ça on s'en moque, dans l'élevage. Seul le poil compte. Bon, il a un peu de chance tout de même. Vu ses qualités, il aura le droit de se reproduire un petit temps, de faire plein de petits au même joli pelage. Un peu de temps seulement. Pour faire des petits visons.
Il est très beau. Un très beau vison. L'animal, pas le manteau. Enfin pas encore le manteau.
Passque, dans peu de temps, quand il aura bien servi sa mère patrie, il sera transformé en manteau. De vison.
Combien de visons pour un manteau ?
Une tranche de vie. Enfin de mort.
Vue sur Envoyé Spécial, jeudi. Enfin l'autre jeudi. Un jeudi parmi d'autres.
Anecdote drôle (mais pathétique) : cette jeune fille qui affirme « ben c'est pas parce ce qu'on leur prend la fourrure qu'on les tue, hein ». Ben non hein, ensuite, ça repousse, of course... Keskon se marre hein, à la télé le jeudi soir.
Alors, oui, faut avouer, c'est superbe, la fourrure. Encore plus sur l'animal vivant, mais même, c'est superbe. On va pas dire que c'est moche, c'est beau.
Et puis oui, faut avouer, j'ai des godasses en cuir. Et des bottes. Et des sandales. Et des sacs. Du cuir d'animal.
Alors j'ai juste le droit de me taire, c'est exact. Je me tais.
J'avais simplement l'envie de raconter l'histoire de ce vison, parmi d'autres. Car son regard a capté mon attention.
Rien d'autre à ajouter.
D'autant que la fourrure, en 2010, paraît que c'est tendance.