Je vais partir bientôt. Oh, pas pour la vie, juste 2 mois, 9 semaines exactement. Et même pas tout à fait à l'autre bout du monde. Et puis je vais passer de très bons moments avec des gens formidables, et n'oublions pas que je le veux, ce voyage. Mais quand même.
Et puis ce départ est aussi symbolique. Parce qu'à mon retour, je passerai le concours de l'Isit à Paris ; et qu'à la rentrée suivante, je dois entamer un cursus de 5 ans là-bas, à 3-4h de chez moi. Je ne rentrerai même pas tous les week-ends, moi qui n'ai jamais vraiment quitté le cocon familial... Bien sûr, on ne perdra pas le contact; mais des mails, la webcam même, ça ne vaut pas une vie ensemble.
Et au risque d'avoir l'air puérile ou de sonner lyrico-dramatique, je regrette déjà tous les moments que ça va me faire rater. Cinq ans, c'est une éternité. Tous ces repas, toutes ces discussions qui se passeront sans moi ; mes animaux qui vont terriblement me manquer, les footings que je ne ferai pas avec mon père, les marches sans ma mère ; mon frérot qui va grandir et qui, en un éclair, sera un homme ; et ma grand-mère qui va vieillir... Ce n'est pas vivre seule (même si cela ne me ravit pas plus que ça) qui me fait peur, mais vivre sans eux.
Ca me fait vraiment drôle. Contrairement à certaines de mes amies, j'ai toujours considéré comme évident que je partirais faire des études là où j'en aurais besoin selon ce que je voudrais devenir. Je connais des personnes qui adaptent leur projet à leur famille, qu'elles n'envisagent pas de quitter ; mais on m'a élevée dans une toute autre conception des choses. Il n'empêche que maintenant que les dates limites se rapprochent, je flippe...
Heureusement que j'ai eu trois années de sursis! Mes deux années au Cned, et donc à la maison, puis cette "gap year", m'ont apportée beaucoup de choses (temps de réflexion, maturité, etc), mais la plus importante est peut-être composée de tous ces moments passés près des miens, même si la sensation de manque en sera sans doute d'autant plus forte.