Montagnes neuchâteloises
Démontage et départ
Après avoir encore somnolé, écouté le silence, déjeuné de biscuits au chocolat et raconté des blagues en espérant qu’il cesserait de neigeoter et que le soleil étalerait ses rayons pour chauffer un peu l’air extérieur, vers 11h du matin l’astre du jour, déjà haut, étant apparu entre deux nuages et trois flocons, Sacha a décrété que la météo s’avérait idoine pour plier tente et bagages. J’ai frictionné ma cheville droite avec le Baume du Tigre emmené en prévision de ses taquineries inopinées, enfilé la chevillère prudemment jointe à la pommade rouge, me suis rhabillée comme pour une balade dans le Grand-Nord et suis sortie de la tente. Sacha s’est tout de suite mis en mode action. J’ai vaguement essayé de l’aider, mais j’étais tout aussi empotée que la veille. Hier, je lui ai demandé s’il n’avait pas regretté d’emmener une manchote dans son aventure bivouac qu’il préfère d’habitude en solitaire. ll a répondu “Quelle question!? Je ne regrette rien! Tu m’as été utile à tendre la toile de la tente et à planter les sardines. C’est plus difficile quand je suis seul. De plus tu es courageuse. A aucun moment tu ne t’es plainte ou tu n’as chouiné”. Me plaindre ou chouiner lors d’efforts physiques que j’ai choisi, n’est pas mon style. Prétendre que je l’ai aidé… hummm… il me semble que Sacha baigne dans la tolérance dès qu’il s’agit de ma personne.
Le thermomètre indiquait la chaleureuse température de -4 degrés. Entre gris, blancs et jaunes dorés, le paysage dégageait une magie que seule la neige et le froid savent donner à la nature. Sur les hauts sapins les oiseaux chantaient plus fort qu’au petit matin. Après avoir vaguement aidé Sacha ranger deux ou trois choses simples, j’ai préféré profiter de l’ambiance hivernale plutôt que de m’agiter à l’encombrer.
Une fois la place aussi nette que nous l’avions trouvée, nous avons enfilé nos sacs et nos raquettes pour repartir par un chemin autre que celui par lequel nous étions arrivés. Dans une forêt de grands conifères, Sacha m’a montré la doline de la grotte de la Pouette-Mange où, au début du 19ème siècle, l’on a trouvé deux colporteurs morts assassinés. Ensuite nous avons continué notre promenade jusqu’à la voiture. Pas une seule fois je ne suis tombée. Je crois qu’à présent je sais marcher et tenir debout sur des raquettes.
Cette vidéo montre le début du pliage ainsi que le paysage qui nous entourait. On y entend le vent et les oiseaux chanter. On perçoit de fins flocons tomber. Les secousses de l’image sont dues à la neige poudreuse, meuble, dans laquelle je m’enfonçais parfois d’un seul coup.
Sacha finissant de plier les vestiges de notre bivouac d’hiver.
Moins 4 degrés Celsius à 11h du matin! Ciel! Quelle chaleur!
Les pieds s’enfoncent dans les 60cm de poudreuse. Joli mais fatiguant et… déstabilisant.
Tente et bagages pliés, place de campement nette, nous sommes prêts à repartir sous une belle lumière.
J’ai pris le coup. Ma démarche est assurée, j’ai du plaisir et me sens prête pour de plus longues randonnées.
Cherchez l’homme dans ce paysage grandiose!