PRIERE DU MISSEL AMBROSIEN (rite propre à Milan)
(Préface de la Messe du 1° dimanche de Carême)
Vere quia dignum et justum est, aequum et salutare, nos tibi semper et ubique gratias agere, Domine sancte, Pater omnipotens, alterne Deus, per Christum Dominum nostrum, in quo jejunantium fides alitur, spes provehitur, caritas roboratur. Ipse enim est panis verus et vivus, qui est substantia alternitatis, et esca virtutis. Verbum enim tuum, per quod facta sunt omnia, non solum humanarum mentium, sed ipsorum quoque panis est Angelorum. Hujus panis alimento Moyses famulus tuus quadraginta diebus, et noctibus, legem suscipiens, jejunavit : et a carnalibus cibis, ut tuae suavitatis capacior esset, abstinuit. Unde nec famem corporis sensu, et terrenarum est oblitus escarum : quia illum et gloriae tuae clarificabat aspectus, et, influente Spiritu, Dei sermo pascebat. Hunc panem etiam nobis ministrare non desinas, quem ut indesinenter esuriamus hortaris.
Il est juste et digne, équitable et salutaire, de vous rendre grâces en tout temps et en tous lieux, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui dans ce saint temps du jeûne nourrit la foi des fidèles, élève leur espérance et fortifie leur charité. C'est lui qui est le pain vivant et véritable, qui est l'aliment de l'éternité et la nourriture de la vertu. Votre Verbe, Seigneur, par qui tout a été fait, est non seulement l'aliment des âmes humaines, mais le Pain des Anges mêmes. Fortifié de ce Pain, Moïse votre serviteur, lorsqu'il reçut la loi, jeûna quarante jours et quarante nuits : il s'abstint de la nourriture charnelle, afin d'être plus en état de savourer votre douceur. Il ne sentait pas la faim dans son corps, et il oubliait la nourriture terrestre, parce que la vue de votre gloire l'illuminait; et que, par le souffle de l'Esprit, la parole de Dieu le nourrissait. Ne cessez donc pas, Seigneur, de nous donner à nous aussi ce Pain pour lequel vous nous exhortez d'entretenir en nous une faim continuelle.