Je pensais être la seule à m'imaginer des choses. Des tas de choses.
A me dire, au cinéma "ne mets pas tes pieds sous le siège devant, si ça s'écroule, pied cassé, hôpital, béquilles pour aller bosser, difficile dans escaliers, boss chéri fâché, douleurs, kiné, vie gâchée durant des mois, bus à cloche pied, pas de place, autre jambe cassée et c'est reparti pour un tour..."
A surprendre un regard masculin posé sur moi et me dire "rho il est beau il me plait je vais lui plaire on se mariera et on aura beaucoup d'enfants, mon prince et moi, une belle maison pleine de fleurs et de petits zoisiaux qui nous aideront pour le ménage, comme dans Cendrillon et ooh ooh ce sera le bonheur".
Et bien, non, je ne suis pas la seule à avoir les neurones en folie à tout bout de champ...
Vous le savez, mon laptop chéri adoré que j'aime d'amour est en panne depuis jeudi. Enfin il est gravement malade, touché de plein fouet par la grippe H1N1 du laptop, j'ai nommé Worm Lsas Blaster Keylogger.
J'ai beaucoup pleuré sur la perte de mes données. Puis j'ai beaucoup bossé pour récupérer mes données. Mais le laptop était toujours mourant. Ou mort. Enfin presque.
Bien sûr, j'aurais pu attendre qu'une princesse charmante laptop vienne l'embrasser et le ramener à la vie, mais j'ignore si beaucoup de princesses laptop vivent à Namur.
Alors, quand une princesse charmante humaine lectrice du blog m'a procuré de l'aide, via son frère, pro de l'informatique, j'ai fait des petits bonds de joie et de soulagement. Alléluia, qu'ils en soient éternellement, et plus loin encore, remerciés.
Ainsi donc (tautologie), lorsqu'on m'a demandé, vendredi et samedi, si mon laptop était réveillé, j'ai répondu que non, mais que pas de problème, no soucy, j'allais avoir de l'aide prochainement (alléluia, vous connaissez le topo).
Mais les gens à l'imagination débordante n'étaient pas satisfaits. Et ils n'eurent de cesse de vouloir en savoir plus sur cette aide qui me tombait du ciel. Et moi d'expliciter, blog patati patata, lectrice patati patata, frère patati patata.
Et c'est là que leur imagination plus que débordante s'est mise en branle.
J'ai donc eu droit à tout un tas de scénarios tous plus rocambolesques les uns que les autres, dont je ne vous conterai que les deux plus surprenants, passque les autres sont tellement bateaux qu'il vaut mieux éviter, des fois que vous seriez en train de mastiquer quelque chose en lisant ceci, le risque d'étouffement consécutif à fou-rire étant trop important. Mais deux scénarios (enfin scenarii), c'est déjà pas mal, histoire de vous donner une idée de la folie humaine :
"Méfie-toi petite Anaïs, c'est un drôle de hasard cet informaticien qui te tombe du ciel, si ça tombe c'est lui qui t'a envoyé le virus, histoire d'ensuite te rencontrer, fou d'amour qu'il est pour toi." C'est clair que tout qui me voit sur Plug ne peut que tomber raide dingue de ma grosse tête de pomme, mon accent d'escargot namurois, rauque qui plus est (merci estomac refluant). D'ailleurs je croule sous les propositions de mariage, alors par pitié, ne m'en envoyez plus, mon facteur me hait déjà et ma boîte mail explose au point que Yahoo ne veut plus de moi. Je sais que vous m'aimez, et promis, si je parviens un jour à me cloner, y'en aura pour tout le monde. Et puis tout le monde sait qu'en 2010, on n'envoie plus des fleurs, mais des virus, c'est plus "in".
Puis, ce fut l'apothéose de l'apothéose :
"Tout bien réfléchi, petite Anaïs, méfie-toi vraiment, passqu'à mon avis, c'est un tueur en série qui recrute ses victimes sur internet, en leur envoyant des virus, pour ensuite les attirer dans un traquenard et les couper en rondelles d'épaisseur égale, les congeler jusqu'à l'été et en faire un barbecue". Oui, j'avoue, les rondelles et le barbecue, ça vient de moi, mais le reste, j'ai pas inventé, je le jure. Et moi de répondre "Oui mais y'aura sa sœur". "C'est encore pire et encore plus dangereux, une équipe entière de tueurs en série, encore plus plus plus risqué. Comme Dutroux et sa femme. Comme Fourniret et sa femme. Donne l'adresse à toutes tes connaissances, histoire d'envoyer la police au plus vite si tu ne donnes plus signe de vie".
Keskon se marre hein, dans la vie de tous les jours. Fou comme un événement somme toute anodin peut se transformer, via quelques troubles neuronaux, en un véritable roman.
Cependant, à l'heure où je vous publie ces lignes, je m'apprête à partir vers mon (cruel) destin. Si ce blog reste vide plus de 48 heures, envoyez la police, passque finalement, je n'ai préviendu personne de l'endroit où je serai, petite inconsciente écervelée que je suis...
Allez, don't be shy, racontez-moi vos pires scénarios catastrophe...