Magazine Humeur

Les [très oubliés] "Quatre-Temps" et le Carême

Publié le 22 février 2010 par Hermas
LES QUATRE-TEMPS
« Quatre-temps, Vigiles jeûneras »


C’est un Commandement de l’Eglise. Comme les autres Commandements, il oblige les Pasteurs d’abord à en informer les fidèles, et les fidèles à s’y conformer avec foi, dans un esprit d’obéissance, et dans un esprit de repentir de leurs fautes
Les Vigiles ? Elles ont toutes disparues. Pourquoi ? Personne ne l’a dit. Et pourtant, chaque Vigile comprenait jeûne et abstinence, et les textes du Propre de la Messe préparaient à la Fête célébrée le lendemain. Comme la Vigile de l’Assomption par exemple.
Les Quatre-temps ?  Qui sait encore ce que cela veut dire ? Eux aussi, ils ont disparu du jour au lendemain, sans souffler mot. Et personne n’a protesté.
Depuis quelques années, les Quatre-Temps ont fait une rentrée discrète (oh combien discrète) dans certains « Ordos » diocésains. Un Ordo, est un livre pour indiquer aux prêtres, aux paroisses, les fêtes du calendrier liturgique, et certaines rubriques à respecter, selon l’importance de la Fête.
« Rentrée discrète » : en effet l’Ordo (notamment l’Ordo du Diocèse de Rome) indique quelle Messe on doit ou on peut célébrer ce jour (une fête de saints : une mémoire, obligatoire ou non, ou la Messe de la férie – c’est-à-dire que l’on y reprend les textes du dimanche précédent, sauf les lectures.
Discrètement, en dessous, on lit : « ON PEUT célébrer la Messe des Quatre-temps. La Messe propre se trouve à la page… On peut, c’est dire l’importance que l’on continue à leur apporter. On peut : c’est compris comme « ce n’est pas obligatoire, alors, je le la célèbre pas. Je suis persuadé même que la plupart des prêtres ne regarde seulement que la première ligne, et ne va pas jusqu’à « ON PEUT »
Jamais je n’ai vu aucun prêtre célébrer la Messe Quatre-temps. Ils ne savent plus ce que c’est ; cela leur apparaît comme une dévotion ancienne, qui n’est plus de mise aujourd’hui.  Mais, au moins, les Quatre-temps ont fait leur réapparition. Quelqu’un y a pensé, certainement, pour rester bien ancré dans la Tradition de l’Eglise. C’est un premier pas. Merci d’y avoir pensé !
EN EFFET, la liturgie romaine connaît depuis très longtemps, à côté du cycle annuel, un cycle trimestriel, en ce sens que, dans chacune des quatre saisons de l'année, il y a une semaine particulièrement distinguée dite des Quatre-temps. Trois jours de cette semaine, le mercredi, le vendredi et le samedi, sont fixés comme jours de jeûne et pourvus d'un formulaire propre, qui montre encore des traits antiques.
Il nous reste du Pape saint Léon le Grand une série de sermons pour les Quatre-temps. Le dimanche qui précède la semaine des Quatre-temps, il parle de la signification de la pénitence et du jeûne, et il termine par cette invitation : « Nous jeûnerons donc le mercredi et le vendredi, quant au samedi nous veillerons tous ensemble près de saint Pierre ».
l'Église romaine a donné à cet usage une empreinte nouvelle. Nous pouvons distinguer trois éléments dans les Quatre-temps : les Quatre-temps étaient des semaines de recueillement spirituel revenant une fois tous les trimestres. Aussi, durant ces semaines, on jeûnait plus rigoureusement et au jeûne était jointe la prière. On devait aussi pratiquer avec une ferveur particulière les œuvres de miséricorde et donner aux pauvres ce qu'on avait épargné par le jeûne.
Et les Evêques, que disent-ils, que font-ils, comme Pasteurs de leur troupeau, et plus spécialement de leurs prêtres : Ont-ils lu le Cæremoniale episcoporum,  de 1984 ?
Voici ce qu’il déclare (1984, nous sommes déjà loin de 1969 !)
Cæremoniale episcoporum, 1984


381. Aux Rogations et aux Quatre-temps, l'Église a coutume de prier le Seigneur pour les divers besoins des hommes, en particulier pour les fruits de la terre et les travaux des hommes, et de lui rendre grâce publiquement.
382. Afin que les Rogations et les Quatre-temps puissent être adaptés aux divers besoins des lieux et des fidèles, il faut qu'ils soient réglés, en ce qui concerne le temps et la manière de les célébrer, par les Conférences des évêques.
C'est pourquoi, en ce qui concerne la durée de leur célébration, la répartition de celle-ci sur plusieurs jours, leur périodicité au cours de l'année, les normes doivent être établies par l'autorité compétente, eu égard aux nécessités locales.
383. Il est bon que, dans chaque diocèse, compte tenu des circonstances et des coutumes locales, l'évêque veille avec soin à ce que l'on trouve un bon moyen d'observer la liturgie des Rogations et des Quatre-temps, et à y faire place au ministère de la charité : ainsi la piété et la dévotion du peuple de Dieu seront-elles favorisées, et l'intelligence des mystères du Christ augmentera.

Les Semaines des Quatre-temps sont fixées comme suit :
Semaine qui suit le 1° Dimanche de Carême
Semaine de la Pentecôte
Semaine suivant l’exaltation de la Sainte Croix (14 septembre)
Semaine suivant le 3° dimanche de l’avent


LES QUATRE-TEMPS DE CAREME
Ils se célèbrent mercredi [prochain] 24 février, vendredi [prochain] 26 février et samedi [prochain] 27 février. Rien n’ayant été dit au moment de leur « disparition » mystérieuse, il est légitime de penser que la loi du jeûne et de l’abstinence n’ont pas été enlevées. Car on peut toujours employer ou utiliser ce qui n’a pas été supprimé de manière officielle.
C’est pourquoi je ne saurais mieux faire qu’inviter prêtres et fidèles, à retrouver cette pratique de l’Eglise, le jeûne et l’abstinence de viande, salutaire pour notre salut, pour notre protection, pour notre purification et  pour notre sanctification.


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