VANITAS VANITATUM, OMNIA VANITAS*
Damien Hirst - For The Love Of God, Laugh, 2007 - sérigraphie avec glacis et poussière de diamant sur papier (détail). ©Connaissance des arts.
C’est la vie ! Vanités de Caravage à Damien Hirst.
Du 3 février au 28 juin 2010.
La dernière exposition proposée par la Fondation Dina Vierny – Musée Maillol s’affiche dans le tout Paris ! Aguichée par ce tapage médiatique, je n’ai su lutter contre l’envie irrésistible de m’y rendre…
J’avais ADORÉ l’exposition China Gold, en juin 2008… A l’occasion je vous le contais dans l’un des billets qui m’a valu le plus de succès sur ce blog, comptabilisant à lui seul plusieurs centaines de visiteurs…
J’attendais donc beaucoup de cette visite, et je dois avouer que je n’ai pas été déçue une seule seconde par la richesse et la diversité des œuvres exposées.
* « Vanité des vanités, tout n’est que vanité », L’Ecclésiaste.
Bien que très enthousiaste par cette exposition, je me dois de poser un petit bémol avant de vous en dire plus…
Pour ma seconde visite au Musée Maillol, petit couac à l’entrée… Après quelques dizaines de minutes d’attente rafraichissantes (à l’extérieur, en plein vent) pour m’affranchir du sésame pour la visite, je m’aperçois que les tarifs ont augmenté depuis ma dernière visite, passant du simple au double ! (Je vous recommande chaudement de ne pas tenir compte des tarifs proposés dans la rubrique « Informations » du site Internet… et de vous focaliser sur ceux affichés en page d’accueil ! cela évite de désagréables surprises…)
Vanités ?
Qu’est-ce donc qu’une vanité ?
Pour reprendre la définition donnée par notre amie l’encyclopédie libre en ligne Wikipédia :
« Une vanité est une catégorie particulière de nature morte dont la composition allégorique suggère que l’existence terrestre est vide, vaine, la vie humaine précaire et de peu d’importance. Très répandu à l’époque baroque, particulièrement en Hollande, ce thème de la vanité s’étend à des représentations picturales comprenant aussi des personnages vivants. »
L’art n’a eu de cesse de s’inspirer de la vile condition humaine… thème revenant en force dans l’art contemporain… ce sous des formes souvent très étonnantes !
Nicolas Rubinstein, sans titre, série "Mickey is also a rat", 2005.
L’exposition se divise sur les trois niveaux du musée Maillol. On s’attendrait, d’après l’intitulé, à une scénographie chronologique « de Caravage à Damien Hirst »… mais bien au contraire ! Le parti pris a été d’entamer un voyage dans l’Histoire, remontant les portes du Temps jusqu’aux mosaïques de Pompéi…
Une exposition au thème a priori peu attrayant, mais la mort peut revêtir bien des costumes… et les œuvres se font le plus souvent légères. J’ai beaucoup ricané durant cette visite. Devant des œuvres tantôt espiègles, tantôt cyniques… parfois très terre à terre mais pourtant toujours étonnantes et intéressantes…
Sans parler des artistes représentés ! La liste est des plus édifiantes, et j’ai été très agréablement surprise d’y retrouver quelques McDermott & McGough, Witkin, Boltanski, Pierre et Gilles, Messager, etc. (Sans parler de Cézanne, Géricault, Hirst, et autres Grands.)
Œuvres revêtant des supports divers et variés, bijoux, peintures, sculptures, photographies, gravures, etc.
Mention spéciale pour cette photographie que j’affectionne tout particulièrement :
Joël-Peter Witkin, Cupid and the Centaur in the Museum of Love, 1992.
J’ai également particulièrement aimé une oeuvre de Dominic McGill intitulée The Suppression of History mais malheureusement je ne trouve pas de visuel à partager… je vous laisse donc la découvrir in situ. Mention spéciale également pour les trois anamorphoses présentées ! J’adore !
En bref, une exposition riche et intéressante, que je vous recommande chaudement… tout en restant amère sur les tarifs… 11€ / 9€ réduit… (contre 9 et 5,50€ jusqu’en janvier 2010), c’est à mon goût beaucoup trop cher. Surtout que pour ce prix là, vous n’avez même pas une petite brochure à vous mettre sous la dent, ni même un minimum d’égards ! Prix prohibitifs… qui me conduisent à ne plus du tout fréquenter certains musées parisiens… (à l’instar du Centre Pompidou ou de la Pinacothèque). Dommage ! Pour qui ? Pour moi… A l’heure où l’on parle de démocratisation de la Culture… il me semble pourtant voir un recul flagrant de l’accessibilité. (Il est vrai que je suis passée d’un statut d’étudiante en Arts de moins de 26 ans, à celui de vieille dame du CDI… mais tout de même, c’est un peu poussé ! Pourtant j’ai toujours le statut étudiant… mais à Paris, au delà de 26 ans, excusez-moi de vous le dire, mais vous devenez une croûte ! Bons pour raquer au plein tarif !)
Militante moi ? Non, jamais ! Hum…
En attendant la suite… laissez-moi vous quitter sur ces quelques mots :
« D’ailleurs, c’est toujours les autres qui meurent. »
Épitaphe gravé sur la tombe de Marcel Duchamp, cimetière de Rouen.
Ciao !