Restons lucides, les ventes aux enchères d’oeuvres d’art africain en Europe, malgré quelques bons résultats chez Gaia, Sotheby’s et Christie’s en 2009, représentent une part infinitésimale du volume global des échanges dans le domaine de l’art. Un marché microscopique donc qui, s’il n’intéresse toujours qu’un très faible nombre de collectionneurs, bénéficie néanmoins d’une bien meilleure médiatisation qu’il y a 5 ou 6 ans grâce à quelques grandes manifestations telles que l’exposition Africa Remix qui fit le tour du monde entre 2004 et 2007. Mais sans doute faudrait-il tenir compte des échanges non-répertoriés pour estimer à sa juste mesure l’importance croissante de l’offre artistique africaine actuelle. Si cette dernière demeure restreinte sinon réservée à un cercle de connaisseurs, on observe une amélioration sensible de sa diffusion en France, dans les expositions et les galeries.
Les Suisses font la foire
Oeuvre de Dié Fall Kane, technique mixte, Sénégal, 2009
Qui l’eût cru ? La Suisse, dont l’histoire s’est déroulée bien loin des colonies, est peut-être le seul pays occidental à se battre pour faire entrer la création africaine actuelle sur le marché international de l’art. Le fait qu’elle se prenne les pieds dans le tapis des mosquées en déclarant indésirable l’ architecture ostentatoire des minarets n’est qu’un bien étrange paradoxe.
NJ