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Bénédiction d'un "mariage" homosexuel à Liège : une cérémonie "à éviter".

Publié le 24 février 2010 par Hermas

1.- Du temps que j’étais adolescent, les ouvrages spirituels qui m’étaient recommandés signalaient comme un vice majeur ce que l’on appelait alors “le respect humain” – qu’il était de bon ton, en certains lieux, de prononcer “respékumain”, sans que j’aie jamais trop compris les raisons d’une telle liaison.

Le saint Curé d’Ars le définissait comme « la honte de remplir ses devoirs de religion à cause du monde » (Sermon pour le deuxième dimanche de l’Avent). Le respect humain n’est pas le respect des hommes, quoi qu’il se présente souvent sous ce jour pour s’auto-justifier. C’est une crainte du monde, disait le même auteur, lequel en donnait, parmi d’autres, l'exemple suivant : « Vous ne savez pas quand vous avez eu du respect humain ? C'est un jour, que, vous trouvant dans une société, où l'on disait de sales paroles contre la sainte vertu de pureté, ou contre la religion, vous n'osâtes pas reprendre ces personnes, et bien plus, dans la crainte que l'on vous raille, vous en avez souri ».

Le respect humain est la crainte d’être jugé par le monde, la crainte de lui déplaire, de paraître trop ceci, ou pas assez cela. La crainte, par-dessus tout, de paraître trop chrétien, trop exigeant sur la foi, trop exigeant sur la morale. Pas assez cool. Selon le maître mot d’aujourd’hui : la crainte d’être intolérant, péché capital contre la vertu anthropologale d’indifférentisme. Le respect humain porte à couper d’eau le vin de la vérité, à prétendre copiner à la fois avec le ciel et avec l’en-dessous de la terre, avec le divin et avec l’en-dessous de l’humain.

Le respect humain était jadis regardé comme un défaut. Il est devenu une maladie, qui prive même nombre de clercs de confesser la vérité, de rappeler à la loi. Comme dans l’exemple précité donné par le curé d’Ars, il ne les conduit pas seulement à la lâcheté ou à la mollesse du discours ; il les porte à en rajouter, au-delà même de ce qui leur est demandé, pour se faire accepter, apprécier, pour séduire selon les canons du jour.

2.- RTL.info de Belgique vient ainsi de nous apporter cet exemple édifiant, non sans une évidente satisfaction. Germain Dufour, prêtre (ouvrier) de son état et ex-député écolo à ses heures, a prétendu "marier" ou bénir ès qualités un couple homosexuel en l’église Saint-Gervais de Liège, le 13 février dernier. Evidemment, les intéressés s’en sont félicités, en faisant état de la bénédiction que le prêtre a faite sur leurs mains avec les alliances. « Nous avons eu une belle cérémonie ».

 Les enseignements de l’Eglise sont assez connus, et sur l’homosexualité, et sur le mariage, lequel ne peut être contracté qu’entre un homme et une femme. Le Père Dufour ayant manifestement quelques cruelles lacunes sur ces points, il paraissait évident que sa hiérarchie ne tarderait pas à remettre les pendules à l’heure, voire à prendre les sanctions qui s’imposaient, en raison des confusions manifestes que son comportement créait et encourageait et du scandale ainsi créé.

Le site du diocèse de Liège n’indique apparemment rien. L’évêque du lieu, Mgr Aloys Jousten, ancien professeur de théologie morale, qui n’avait pas manqué d’exprimer toute son émotion après la levée de l'excommunication des quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie-X, l'excommunication prononcée par l'archevêque de Recife et l'interview du Pape dans l'avion qui le conduisait au Cameroun, en affirmant que lors de ces événements « la crédibilité et l'autorité du Pape et même de l'Église en général ont été ébranlées » (sic), n’a apparemment apporté aucune réprobation publique à ce scandale public.

L’article de RTL.info fait seulement état d’une déclaration du porte-parole des évêques de Belgique, Eric De Beukelaere, lequel aurait « déploré » l’événement en indiquant : « Une cérémonie qui entraîne la confusion, en faisant penser qu'il y aurait une forme de mariage religieux alors que tel n'est pas le cas, est à éviter ».

L’événement est à “déplorer”, la chose est à “éviter”. Et elle est à éviter apparemment dans les limites qui viennent d’être indiquées, si l’on prête quelque intelligibilité au discours : bénir des unions homosexuelles, passe encore, mais à condition de ne pas créer de confusion. Comme si, pour des homosexuels, la démarche d’aller faire bénir leur union par des prêtres pouvait avoir un autre sens que celui prêté généralement au mariage ! Voilà un exemple qui confirme tristement les propos de Mgr Masson tenus sur ce blogue sur l'état du clergé.

 Le respect humain, au fond, est un péché contre la vérité, le refus de la confesser, la résignation à la masquer, parce que le sauvetage de notre misérable ego et la peur maladive du monde nous paraissent plus importants qu’elle. Evidemment, il faut du courage, aujourd’hui, pour réaffirmer la vérité du mariage, et la vérité de l’homosexualité, pour braver les pièges partout tendus afin de faire croire que la confession de cette double vérité s’identifierait à une « homophobie » judiciairement répréhensible. Et si, d'ailleurs, c'était pire que du respect humain ? Le respect humain, malgré tout, conserve la référence de ce qu'il cache. La perte de la foi, non.

On nous dit souvent, partout, que l’Evangile est actuel. Il me revient, je ne sais pourquoi, ce passage : « Celui qui aura rougi de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aussi rougira de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges. » (Marc 8,38).


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