tribune libre

Publié le 24 février 2010 par Sophiebib

Je laisse les clés du blog le temps d'un post à Clément (je ne ferais aucune censure mais je pense qu'il va y avoir des représailles maintenant que je sais ce qui se passe quand on l'envoie chercher un simple paquet à la poste ;-)
Il était une fois un jeune (et fringant!) bibliothécaire, il aimait les
ballades, les colis mystérieux et toutes les branches de l'administration
publique sans distinction de race, de religion, ou de machine à café.
Un beau jour, profitant d'une plage de travail interne sans taches urgentes
à effectuer, notre héros décide d'aller quérir en la poste voisine un
mystérieux colis fraichement parvenu.
"Youkaïdi youkaïda!" (il était fringant mais doté d'un vocabulaire un rien
désuet) se dit alors notre sympathique bibliothécaire, "cette missive en
main je m'en vais en ballade quérir ce mystérieux colis auprès de cette
merveilleuse administration publique qu'est le service postal."
Notre bibliothécaire se transforma donc en coursier, et une chanson au
lèvres il partit tel Zéphyr chevauchant les ailes du vents (il était content
et empressé quoi, suivez un peu...).
Le voyage, contre toute règle régissant généralement les histoires
commençant par "il était une fois..." se déroula sans encombres.
Arrivé en la demeure des messagers d'Hermès notre
bibliothécaire-coursier-fringant prit alors, passez moi l'expression, dans
la gueule la douloureuse vérité de ses illusions perdues (y va être
vachement déçu le gars).
Le dialogue entre le bibliothécaire-coursier-fringant-aux illusions perdues
et celle que pour des raisons d'anonymat nous appellerons "le Cerbère de
la porte" (ou bien Marie-Christine, c'est vous qui décidez) se déroula à
peu près en ces termes.
Héros : "Bien le bonjour ami fonctionnaire d'une administration publicue que
j'aime tant, je viens par la présente missive quérir un mystérieux colis,
ce qui fait d'ordinaire mon bonheur"
Cerbère de la porte : "de quoi??... vz'allez bien? c'est pour un colis c'est
ça?"
Héros : "Votre perspicacité n'a d'égale que la célérité qui vous est
coutumière chère camarade guichetière et néanmoins sympathique, c'est bien
d'un paquet mystérieux qu'il s'agit"
Cerbère de la porte :"vz'avez le papier? faites voir.... ah ouais mais nan
là s'po possible..."
Héros :"plait-il?"
Cerbère de la porte:"bèh ouais, c'est un chronopost, y a de l'assurance
hyper-importante la dessus, je peux pas prendre le risque de le donner a
un type inconnu... en plus j'comprend rien a ce que vous dites : si ça
s'trouve vous m'insultez et j'm'en rend pas compte."
Héros :"Votre inquiétude bien que mal fondée est toute légitime chère
guichetière et néanmoins consciencieuse, je m'en retourne séant chercher
l'accréditation adéquate"
Cerbère de la porte :"ouais ouais c'est ça, accréditation toi même!"
il s'en retourna donc gros-jean comme devant tel le Zéphyr aux ailes
rognées chevauchant l'amertume.
Il lui fallait donc récupérer quelques passes auprès de sa souveraine.
C'est donc en position de suppliant qu'il exposa à dame Sophie l'objet
de son désarroi.
La discussion se déroula a peu près comme cela :
Héros :"Dame Sophie afin de libérer notre mystérieux colis, qui doit
commencer à s'impatienter (le lecteur impatient lui s'étant déjà enfui au
deuxième paragraphe.), j'aurai besoin sur ce parchemin de votre sceau
ainsi que d'un gage de votre confiance afin d'apaiser la gardienne"
Dame Sophie :"... ça vas pas mieux toi ! Bon, remplace- moi au prêt je
vais chercher une pièce d'identité"
C'est donc muni d'un paraphe officiel, d'un gage sous la forme d'un permis
de charroi (j'adore la coiffe sur la gravure, l'on dirait Mireille Mathieu
jouant à Jeanne d'arc!!) et du sceau de l'établissement qu'il s'en
alla tel Zéphyr sur les ailes de l'espoir en direction des geôles
postales.
La fortune souriant à notre héros il se trouva à négocier la libération du
mystérieux envoi avec le même cerb.... la même guichetière et néanmoins
avenante.
Cerbère de la porte :"encore vous??!"
Héros :"Votre sens de la physionomie vous honore chère amie, en effet je
reviens derechef vous présenter mes lettres de créances afin de récupérer
au plus tôt le mystérieux colis qui est, bien malgré lui, le centre de nos
préoccupations"
Cerbère de la porte :"Moui, m'enfin c'est pas bon ça il fallait le cachet
personnel de votre chef. Celui de la bibliothèque m'en fiche qui me dit
que c'est le vrai?"
Héros :"Mais enfin, chère employée d'une administration que j'admire, me
mettez-vous tel Alexandre face au noeud gordien : à devoir résoudre un
problème insoluble ? dois-je en appeler comme lui autrefois a de l'astuce
mâtinée de violence ?"
Cerbère de la porte :"vous m'faites un peu peur, bon j'vais vous dire: vous
j'aime pas votre tête et puis j'sais toujours pas si vous vous foutez de
ma gueule ! Mais la dame su'l'permis de conduire j'la r'connais, encore que
c'est pas évident avec la coiffure de Mireille Mathieu qu'elle
s'trimballe, n'empêche j'vais vous l'filer votre colis."
Héros :"Votre mansuétude vous honore chère madame et soyez assuré que je
chanterai vos louanges en tout chemin et en tout lieu tel
Dominique-nique-nique s'en allant tout simplement"
Cerbère de la porte :"ouais c'est ça ouais, Dominique toi même!"
Et c'est ainsi trésor en main, qu'il s'en alla vers le soleil couchant
chantant moult louanges enflammés à l'attention de la guichetière et
néanmoins charmante.
Mais le trésor me direz vous, quel en est la teneur pour que tant de
péripéties aient parsemées le chemin de notre héros... est ce une relique
sacrée? est ce un coeur encore palpitant prêt à être greffé? que nenni !! le
contenu s'avéra bien décevant: un placard bien terne appelant à visiter
une exposition à propos d'un écrivain dont le nom m'échappe au moment ou
ces lignes sont écrites. Ce qui valut au Héros de la part de Dame
Sophie la sentence suivante: "tout ça pour ça?!?"
Enfin puisqu'il est de bon ton de terminer pareil récit par une morale,
une seule chose vient à l'esprit: "la prochaine fois c'est pas Bibi qui
s'y colle!"