C’était l’autre jour sur une plage néo-zélandaise.
Deux obèses profitaient comme moi du beau temps. Mari et femme ? Frère et sœur ? Mère et fils ? Je n’aurais su dire, ils étaient sans âge.
Vêtus de T-shirts informes, ils allaient et venaient pesamment, entre l’eau froide et le sable où ils s’asseyaient lourdement sur leurs postérieurs, les jambes écartées étendues devant eux, comme de gros nourrissons qui ne parvenaient pas à joindre leurs mains autour de leur ventre. Ils portaient tous deux des pansements frais sur leurs tibias ulcérés, comme s’ils sortaient tout juste de chez le médecin. Soudain, ils eurent soif et de la glacière chacun sortit sa propre bouteille de soda.
D’un côté une assurance maladie qui couvre des frais médicaux décuplés par l’obésité et dont les pansements ne donnent qu’un minuscule aperçu. Et de l’autre la porte du supermarché que l’on pousse toujours librement pour continuer à se suicider à petit feu.
Nos sociétés occidentales, toutes confrontées à l’inflation graisseuse, ne devraient-elles pas pour tenter de la surmonter, recourir entre autres à l’internement forcé et/ou à la mise sous tutelle des personnes en grave surpoids ? Surtout lorsqu’elles ont la charge d’enfants et d’adolescents ? On interne contre leur volonté les malades mentaux lorsqu’ils deviennent un danger pour eux-mêmes ou leur entourage.