Ph. angelepaoli
CHTONIENNES
Crépitement du feu en firmament d'étoiles
ni blasphème ni plainte
ton ongle brisé au miroir de l'enfance
craquement des os pris affleurement des eaux
ta mémoire infaillible inlassable des jours
de descente en bordure de mer
― tu marches ―
effluves de printemps dans les herbes mouillées
\ aristoloche des talus
qui t'a donné ce nom d'aristocrate tenace
sûre de ton élan sur ta hampe dressée
et mouette criarde en tourbillon des flots \
― tu surveilles
veilles à tes pas ―
inconsolable de la durée des ciels
en nuages d'ébène fondus de gris à l'écal du rivage
et ton rire perlé de cils
et tes larmes d'enfant
accrochées aux épines cactées plantées drues et rudes
au revers des roches sombres chtoniennes des failles en abrupt
― il suffirait
il suffirait d'un pas
pour que tu glisses
là
en-bas
passera
passera pas
un pas de plus
un pas de trop ―
et voilà que tu passes de vie à trépas
dans la nuit qui brasse
sans foi ni émoi
tes monstres insoumis
bras tendus qui t'accueillent en Charybde et Scylla
ancillaires moissons de trouble déraison.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
Ph. angelepaoli
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