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Les bons apôtres me font peur...!

Publié le 27 février 2010 par Perceval

jesus muralN’est-il pas intéressant de se rendre compte que les personnes qui font le choix d’affirmer ostensiblement et avec force persuasion, leur foi - ne peuvent que se heurter à une réaction de crainte et au mieux, à la perplexité… Personnellement, ils me font peur si leur langage est trop différent du mien, ou ils m’attristent si le message s’apparente à ce que je cherche. Quelle caricature, dans cet étalage…Quelle indécence, si cela prête à la moquerie.. ! Ne parlez pas d’Amour… chut ! Vivez…

Là, faute de pouvoir devenir chrétien, je suis bouddhiste : j’aspire à zazen, ne plus bouger, inspir-expir, ne pas suivre l’égo qui va et vient, s’agite autour d’une pensée… Descendre plus bas, où il ne se fait rien… IL est là au présent, sans attachement.

Il me faut, peut-être du ‘ vide ‘, pour creuser le désir… Il me faut du ‘ doute ‘ pour avoir confiance.

Bouddha-yeux-ferm-s.jpg
Etre, ne se revendique pas. Etty Hillesum n’avait que faire des ‘bons apôtres’ qui l’eurent volontiers baptisée :

« Il faut oublier des mots comme Dieu,
la Mort, la Souffrance, l’Eternité.

Il faut devenir aussi simple et aussi muet que le blé
qui pousse ou la pluie qui tombe.

Il faut se contenter d’être. » 

Je reçois son témoignage, que je comprends à la lecture de sa vie et de sa mort.

Je saisis, sensiblement, cette « intimité d’être » présente dans le ‘ moment de vie ‘. Intuition toute orientale, toute poétique, peut-être … mais, c’est là, en cet instant que se joue le contact avec l’Etre…

Je suis chrétien, et je comprends ce que veut dire Fr. Varillon «  Si ce monde n’est pas le symbole d’autre chose, s’il est la seule réalité, quelle que soit la manière dont on l’explique, on ne peut échapper au désespoir. » (François Varillon Beauté du monde et souffrance des hommes)

Jésus
Ce désespoir, échappe au ‘ bon apôtre ‘ ; ou peut-être en a t-il si peur, que son témoignage s’accompagne d’une déclaration de sa disparition. Sa tentative de persuasion est à ce prix, elle ne sert qu’à l’en convaincre, lui… Quant à son auditeur, manifestement, il ne l’aime pas… ! Parce qu’il est important d’aimer ce désespoir là, celui qui habite l’autre. Jésus, fatigué, au bord du puits, sait l’écouter chez la samaritaine

A la différence du ‘bon apôtre ‘ :

"Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance.

Il n’est même pas venir l’expliquer.

Mais il est venu la remplir de sa Présence."   Paul Claudel.


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