Les étiquettes

Publié le 27 février 2010 par Dan

Posté le | 27 février 2010 | Pas de Commentaire

Le précieux sésame

Il n’y a rien de plus important qu’une étiquette dans un hôpital. On en trouve partout: dans les dossiers, sur des tubes, sur des bons de radios, sur un mur, sur le poignet du patient lui-même, sur la boîte de son dentier, sur ses médicaments, sur ses affaires lorsqu’on le transfère… Bref! on s’en fout de savoir si vous êtes capable ou non de dire votre identité. Tout ce que tout le monde recherche, c’est votre cade barre (ou numéro ou votre nom) sur cette foutue étiquette.

Alors concrètement, comment ça se passe? Et bien ce sont les infirmières qui passent des heures pour les faire imprimer, aller les chercher parfois au secrétariat, les ramener et les coller partout où elles peuvent… Avoir une étiquette est un privilège quand on se rend compte des kilomètres qu’elle a parcourue pour arriver à votre poignet et du travail qu’elle a nécessité. Ne riez pas! Ce morceau de papier auto-adhésif concerne tout le monde et constitue un réel sésame!

Par exemple: le premier job de l’étudiant est de savoir les coller. Les laboratoires de savoir les lire. Les médecins de les vérifier pour ne pas se tromper de personnes et les infirmières doivent être capable de tout faire en même temps. Pour être sûr que même un attardé puisse savoir où les coller, l’administration a eu l’extrême gentillesse de mettre un petit cadre en haut de chaque feuille du dossier pour montrer l’endroit où il faut coller la chose. Le collage ne pose alors pas trop de problèmes pour quelqu’un de mentalement coordoné, sauf que moi, je n’arrive jamais Ô grand jamais à la coller exactement dans le cadre. Allez savoir pourquoi?! Sans doute un manque de coordination… Je dirai même que le collage, c’est un peu comme à la maternelle sauf que là, je suis payé pour faire ça et pour veiller qu’il y en a bien partout.

Parfois même, en fin de journée lorsque tout est identifié, collé, noté, rangé, trié, classé, répertorié on peut alors avoir la chance d’entendre une petite voix, au loin, vous dire:

- Dan, il y a une erreur sur l’étiquette de Me Ertremuskier!! il manque un « H » après le « t »!! Il faut toutes les refaire… Tu nous les améneras? Tu seras gentil, on en auras besoin pour le bloc…

La première fois, j’ai eu envie de lui sauter dessus et de lui bourrer la bouche avec. Comme avec du coton cardé, pour qu’il ne puisse plus parler ni respirer. Maintenant je fais attention… même si pour moi… c’est pas mon job de m’en occuper…

Photo: ici