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Les filles qui veulent des accessoires haut de gamme

Publié le 28 février 2010 par Kranzler
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Moi je dis qu’il faut être consciente des choses, parce que tant qu’on ne prend pas clairement conscience des choses on prend des choses pour d’autres et on se fait rouler dans la farine en beauté. C’est bien joli, le cinéma d’auteur. Je ne dis pas le contraire et dans mon cas c’est un choix de carrière assumé. En tournant dans des films qui veulent dire des choses, je me sens utile et investie. En accord avec mon éthique et en harmonie avec ma conception d’un cinéma qui dénonce opposé à un cinéma qui abrutit les masses. Seulement voilà : en acceptant de porter des robes à deux balles, à la longue je me dis que je renie ma féminité. Tu me vois bien ? Et bien ce que tu vois, c’est jamais qu’une boniche qui vide les cendriers dans un décor réaliste. Et tu l’as bien regardé, le meuble en pin avec la balance Terraillon posée dessus ? L’abat-jour merdique sur la chaise à chiard et le tableau en liège pour accrocher les dessins de chiards, totalement niais ? La planche à repasser assortie au bleu marine qui est à se flinguer ? Voilà ce que ça veut dire, réaliste. Dans n’importe quel film américain qui se tienne, il y aurait au minimum un canapé pour que je m’évanouisse dessus. Il y aurait sans doute même du champagne – probablement français, d’ailleurs – et je ne serais probablement pas vêtue de toile cirée. Je le sais, que je ne suis pas Nicole Kidman. Et je le sais, que la norme pour les actrices françaises est de ressembler le plus possible à un sac à aspirateur. Mais quand même…. Tu as vu la gueule de la cafetière ? C’est ça que je ne digère pas : que ces enfoirés de radins soient infoutus de nous payer une Nespresso.


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