Magazine Journal intime
Xynthia, la Tempête
Publié le 01 mars 2010 par KabotineEt l’autre soir, nous avons eu la tempête. Grands vents sifflant, soufflant dans les fenêtres. Rien n’est vraiment étanche à Mes Vieilles Pierres. J’ai fini par scotcher les fenêtres au gros scotch marron pour empêcher le vent d’enter… Inesthétique mais efficace.
Le vent a soufflé toute la nuit. En raffales. On se serait cru en Patagonie ! Sauf qu’en Patagonie, je sais que les taules tiennent… elles ont l’habitude, en ont vu bien d’autres… Ici… mystère ! Les lozes irait-elles s’envoler ?
J’ai fini par fermer mes volets…
Au matin, je n’étais curieusement pas pressée de mettre le nez dehors. Beaucoup trop de vent pour faire le tour de la propriété. Nos arbres sont centenaires… et fatigués.
Ce n’est qu’en fin de matinee que j’ai ouvert la lourde porte et mis le nez –et le pied, dehors.
La voiture toujours là, les pelles et les seaux, toujours dans le bac à sable… Un peu plus haut, sur le chemin qui monte à la vieille ferme, un thuya (famille des cyprès) est couché. En fait de thuya, il s’agit d’une branche, une grosse branche qui pourrait être un arbre à elle seule. Un demi-arbre en fait. C’est une branche maitresse magnifique. Ses feuilles en écailles sont douces sous la main, ses branches font ainsi un parfait terrain de jeu pour les enfants. Ils passeront l’après midi à l’escalader pour finalement se faire une cabane sous les branches les plus souples…
Dans le parc, seul un pin a été décapité. Un pin qui avait déjà pris la foudre il y a quelques années. Ratiboisé d’une dizaine de mètres… il en reste encore autant.
Peu de dégâts finalement. Les toits ont tenu, les vitres aussi.
Rien comparé à ce qui se passe au Chili. Pourtant, la télévision française ne parle que de Xynthia…
Au Chili d’ailleurs… les communications sont toujours difficiles. Je n’arrive pas à téléphoner à mes parents, eux arrivent à capter une ligne parfois… « Le cœur du pays est détruit, me dit maman, le tsunami a fait plus de dégâts que le tremblement de terre lui-même… Il ya encore des gens coincés dans des immeubles… C’est terrible… Tant ont tout perdu ! »
Sur Facebook, peu à peu, j’ai des nouvelles de mes amis. Tous sont saint et sauf, tous sont choqués et ont peur des répliques (souvent très fortes). Par Facebook, l'information circule. Des liste de personnes "vues" rassurent les familles... On ne sait pas comment, juste qu'ils sont en vie, et c'est déjà tellement.
On commence à parler de pénuries d’essence, de vivres aussi… Beaucoup de routes cassées, l’aéroport était fermé, pas de vols vers l’étranger, ni vers la province confinée de Magellan…
« C’est si triste me dit encore maman… c’est encore pire que celui de 1960 »… et nous ici, qui faisons tout un plat de quelques arbres cassés… quelle indécence !