Et l’autre soir, nous avons eu la tempête. Grands vents sifflant, soufflant dans les fenêtres. Rien n’est vraiment étanche à Mes Vieilles Pierres. J’ai fini par scotcher les fenêtres au gros scotch marron pour empêcher le vent d’enter… Inesthétique mais efficace.
Le vent a soufflé toute la nuit. En raffales. On se serait cru en Patagonie ! Sauf qu’en Patagonie, je sais que les taules tiennent… elles ont l’habitude, en ont vu bien d’autres… Ici… mystère ! Les lozes irait-elles s’envoler ?
J’ai fini par fermer mes volets…
Au matin, je n’étais curieusement pas pressée de mettre le nez dehors. Beaucoup trop de vent pour faire le tour de la propriété. Nos arbres sont centenaires… et fatigués.
Ce n’est qu’en fin de matinee que j’ai ouvert la lourde porte et mis le nez –et le pied, dehors.
Dans le parc, seul un pin a été décapité. Un pin qui avait déjà pris la foudre il y a quelques années. Ratiboisé d’une dizaine de mètres… il en reste encore autant.
Peu de dégâts finalement. Les toits ont tenu, les vitres aussi.
Rien comparé à ce qui se passe au Chili. Pourtant, la télévision française ne parle que de Xynthia…
Au Chili d’ailleurs… les communications sont toujours difficiles. Je n’arrive pas à téléphoner à mes parents, eux arrivent à capter une ligne parfois… « Le cœur du pays est détruit, me dit maman, le tsunami a fait plus de dégâts que le tremblement de terre lui-même… Il ya encore des gens coincés dans des immeubles… C’est terrible… Tant ont tout perdu ! »
Sur Facebook, peu à peu, j’ai des nouvelles de mes amis. Tous sont saint et sauf, tous sont choqués et ont peur des répliques (souvent très fortes). Par Facebook, l'information circule. Des liste de personnes "vues" rassurent les familles... On ne sait pas comment, juste qu'ils sont en vie, et c'est déjà tellement.
On commence à parler de pénuries d’essence, de vivres aussi… Beaucoup de routes cassées, l’aéroport était fermé, pas de vols vers l’étranger, ni vers la province confinée de Magellan…
« C’est si triste me dit encore maman… c’est encore pire que celui de 1960 »… et nous ici, qui faisons tout un plat de quelques arbres cassés… quelle indécence !