Les surprises : c’est le piment de la vie. Il faut évidemment lui offrir les conditions de vous en faire : et c’est tout un Art…
Je vous donne quelques exemples, tirés, une fois n’est pas coutume de ma vie durant 48 heures prises au hasard (ben oui, au hasard, car je suis une artiste des surprises, donc c’est tous les jours que j’en vis…)
Samedi soir
Un exemple est de décider, si vous êtes au cinéma, de ne pas suivre la foule qui se dirige vers la même sortie. Attendez un instant, concentrez-vous : vous verrez qu’il y a plusieurs pictogrammes vous montrant des chemins de traverse vers d’autres univers.
La dernière fois que j’ai procédé ainsi, j’ai découvert une église transformée en temple de la superficialité pour jeunesse chic en toc….
Amusant… surtout que le DJ, ce soir-là n’était autre que Simon Le Saint, ça ne s’invente pas !
Ceci dit, je ne jure pas que j’y retournerai (et pas à cause de la prestation de Simon). Ou alors comme on retourne au zoo, afin de s’extasier sur des espèces qu’on ne croise pas souvent, et y observer leurs us et coutumes (surtout durant la saison des amours – en général les vendredis et samedis soirs).
Dimanche soir
Le lendemain, après un verre sur un air de Jazz, c’était « Mademoiselle (qui) reçoit » dans « son » Flat… On y trouve une faune nettement plus branchée, nettement plus désinhibée, nettement plus exaltante et qui n’hésite pas à se mettre à nu devant vous… au sens propre s’entend !
Les sorties du dimanche soir m’ont toujours semblé plus, comment dire… surprenantes !?
Lundi après-midi
Il y a aussi les surprises offertes par les autres, je vous donne quelques exemples.
Si, comme moi, vous êtes une fille, se déplaçant généralement à pieds et que vous sortez à la nuit tombée, vous avez du croiser cette espèce particulière de prédateur : le suiveur en voiture (ah pardon : mais je n’ai écrit nulle part que les surprises étant forcément bonnes !)
Et bien entendu, afin de survivre dans la jungle urbaine, vous avez probablement mis au point des tactiques élaborées d’échappement. A la faveur de la nuit, on disparaît facilement dans le renfoncement d’une porte, cachée entre deux voitures stationnées ou par une petite route en sens unique (mais d’où judicieusement arrive un autre véhicule, empêchant le suiveur de suivre…). Le temps qu’il ait fait son demi-tour (qui ne vous échappe pas grâce à ses feux arrières), vous avez disparu…
Et bien lundi, j’ai croisé la route d’une mutation génétique du suiveur ! Forcément, ce genre de bestiole s’adapte. Un peu comme les moustiques face aux insecticides… la nouvelle race est plus forte, plus résistante.
Le suiveur n’est plus seulement nocturne ; il est devenu diurne…. Du coup, effet de surprise garanti pour la nana qui ne se doute de rien ! Je vous passe les détails de ma tentative d’échappement..
Sachez qu’au final je saute dans un tram..
Là, épuisée, mais vivante. le souffle court.. mais installée tranquillement, il y a cet autre passager qui s’approche de moi et se penche pour me parler.
C’est à ce moment-ci de l’histoire que je dois vous faire une précision : si une personne cherche son chemin, soyez assuré que c’est à moi qu’elle va poser la question. Donc, le fait que ce passager se lève, délaissant ses voisins pour me parler ne m’a semblé en rien étrange. Apparemment, même essoufflée, je dois avoir un air avenant, me suis-je dit…
Sauf que là, le mec me dit « Pour guérir, toucher ma bible« .
Ah! Oui, je remarque à ce moment-là qu’il tient un tas de papiers, dont une bible, en effet.
Donc c’est un prédicateur…. Il est d’origine Africaine, environ 45 ans, très bien habillé, l’air d’aller au bureau…je me suis fait avoir. Encore un effet du suiveur en voiture : tous mes radars sont au plus bas…
Forcément, je répond que je ne suis pas malade et l’envoie « bouler ».
Et là…. arrêt sur texte… la partie vraiment flippante de mon histoire commence maintenant :
Le mec… retourne s’asseoir !
Sans parler à personne d’autre. Et évidemment tout le monde me regarde avec un air bizarre/effrayé.
Surprise : c’était pas un prédicateur… juste un mec qui voulait ME guérir.
Y a-t-il un docteur parmi mes lecteurs ?