Celui qui récrimine tellement qu’il lui est venu une gueule de dragon domestique japonais figé dans le bois dur / Celle qui peuple son aire de concierge du 21 de la rue de la Félicité (Batignolles) de l’Universelle Jérémiade / Ceux qui se réveillent furieux et se mordent parfois eux-mêmes dans le miroir ébréché de leur putain de lavabo / Celui qui se pose en nouveau Léon Bloy alors que plus personne ne se rappelle le style flamboyant de l’Entrepreneur de démolition et ne peut donc clouer le bec au fâcheux / Celle qui évite de mettre son parâtre en colère de crainte de le voir expulser une fois de plus son appareil dentaire et d’avoir une fois de plus à le ramasser vu qu’il est paralysé / Ceux qui ne peuvent entrer en contradiction qu’en vociférant à l’instar de leur chef de parti de plus en plus sourd et fascisant / Celui que l’académicien Jean Dutourd cherche à convaincre que le Club des Ronchons est en somme un aréopage de joyeux drilles / Celle qui peste à tout propos et diffuse une odeur d’ail qui accentue encore l’aigreur de ses propos / Ceux qui ne se parlent qu’en hurlant dans le bruit de machines du sous-marin et se révèlent de très doux compères à l’heure du thé / Celui qui a enregistré plusieurs discours d’Adolf Hitler sur une cassette qu’il envoie à tout interlocuteur qui l’embête au téléphone / Celle qui ne crie jamais que de plaisir / Ceux qui n’ont jamais vu Thomas Bernhard sortir de sa réserve discrète en tout cas dans les cafés de Salzburg où ils le croisaient à l’époque / Celui dont l’alacrité dans l’irascibilité fait toussoter les autres conseillers de la paroisse des Oiseaux / Celle qui admoneste ses jeunes employées de mauvais poil sous prétexte que ce n’est pas ainsi qu’on va séduire le client / Ceux qui se plaindraient s’ils n’avaient plus de quoi râler, etc.