Prières de la 2ème semaine de carême (mardi)

Publié le 03 mars 2010 par Hermas

HYMNE de Prudence sur le Jeûne (2) (mardi)

L'observance du jeûne ajouta encore à la grandeur d'Elie, ce vieux prêtre, hôte d'un désert aride. Ce prophète, fuyant le bruit des cités et la vue de tant de crimes, goûtait le tranquille silence de la solitude.

 

Mais bientôt il s'envola dans les airs, entraîné par des chevaux de feu sur un char rapide, de peur que le monde, trop voisin encore, n'exhalât la contagion de ses vices sur cet homme paisible qu'illustrait la rigueur des jeûnes qu'il avait accomplis.

 

Moïse, fidèle interprète du trône redoutable, ne put contempler le Roi du ciel aux sept régions, avant que le soleil, dans sa course à travers le firmament, ne l'eût revu quarante fois privé de toute  nourriture.

 

Il priait, et son seul aliment étaient ses larmes. Il veillait, et son front pressait la terre arrosée de ses pleurs, jusqu'à ce que, averti par la voix de Dieu, son regard tremblant se dirigea vers ce feu dont  il ne pouvait supporter l'éclat.

 

Jean, qui fut le précurseur du Fils du Dieu éternel, ne fut pas moins puissant dans le jeûne, lui qui abaissa les sentiers raboteux et redressa les voies tortueuses , enseignant aux hommes la voie droite qu'ils avaient à suivre.

 

Il préparait à son tour les mortels à l'observance du jeûne, ce messager chargé d'ouvrir un chemin au Dieu qui allait venir, enseignant que les montagnes devaient s'aplanir, les voies rocailleuses s'adoucir, afin que la Vérité, descendant sur la terre, ne rencontrât plus aucun sentier négligé.

 

Sa naissance eut lieu contre les lois ordinaires de la nature : enfant tardivement mis au jour, il suça les mamelles d'une mère au sein de laquelle le lait était tari ; mais sa vieille mère ne l'avait pas encore mis au jour que déjà l'enfant avait annoncé la Vierge qui portait Dieu.

 

Bientôt il se retira dans un vaste désert ; il se couvrit de peaux de bête au poil dur et hérissé, à la laine grossière, fuyant avec horreur la souillure que produisent les mœurs impures des cités.

 

Là, se livrant à la règle de l'abstinence, cet homme aux mœurs sévères renvoyait au soir la nourriture et le breuvage, ne donnant à son corps pour aliment que des sauterelles et quelques gouttes de miel sauvage.

 

Le premier, il prêcha; le premier, il enseigna le salut nouveau ; ce fut lui qui clans le fleuve sacre purifia les taches qui longtemps avaient souillé les consciences; mais s'il lavait ainsi les membres des pécheurs, l'Esprit devait bientôt du haut du ciel répandre ses influences dans leurs cœurs.