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Actions (dé)humanitaires

Publié le 04 mars 2010 par Britbrit
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A partir de 30 ans, être célibataire ne se limite pas à un combat solitaire relevant de sa stricte vie privée et intime. Passé l’âge fatidique, c’est non pas une ou deux personnes qui s’inquiètent de votre sort, mais tout le contingent des membres de notre entourage qui de mêle de vos amours. Vous trouver un mec devient grande Cause Nationale et chacun y va de son célibataire « prêt à refourguer ». Alors quand approche les périodes de chaleur (Saint-Valentin, vacances estivales, Pâques), affolement dans le cercle de vos intimes se traduisant souvent par « BBC, je vais te présenter un trop super bon plan, que mêmes toutes les filles en veulent. » Tableau idyllique de l’entraide ? Pas vraiment.


Derrière tous les dîners organisés et les rencontres arrangées se cachent des intentions qui n’ont d’intérêts que pour ceux qui s’activent trop pour être complètement honnêtes. Alors, au lieu de serrer les fesses dans tous les sens du terme, apprenons à voir plus clair dans le jeu de ceux qui ne veulent que notre bien. Attention, pas sûr que l’on ne crie pas vengeance…

Le garçon charmant… des parents
Pourquoi leur aide pourrait être précieuse ? Depuis votre naissance, vos parents ont toujours exigé un personnel compétent et parfaitement adapté à votre personne. A vos 3 ans, ils parents ont fait des pieds et de mains pour trouver la meilleure école maternelle de Balaruc-les-bains ouverte en période estivale pour que vous ne perdiez pas la main sur le nom des couleurs. Pour vos 10 ans, ils ont dégotté THE dentiste qui ne fait pas mal suite à vos multiples agressions dentaires sur les doigts des précédents praticiens. A la période du Bac, ils ont exigé d’Acadomia que la prof d’allemand soit estampillée AOC bavaroise et que l’instructeur de math soit un astrophysicien chinois capable de définir la direction d’une comète à l’aide d’un boulier. En bref, the cream of the cream.

Mais, leur véritable intention est de vous voir enfin déguerpir le plancher.
Après s’être saignés sang et ongles pour que vous deveniez ce que vous êtes (en vrac : régisseuse-agent de maintenance dans un théâtre de province, chômeuse, sophrologue en formation depuis 15 ans, professionnelle de Facebook et depuis peu de La ferme Célébrités), et ils en ont aujourd’hui assez de préparer vos Tupperware tous les dimanches soirs. Ils n’aspirent désormais qu’à une seule chose : qu’un garçon sérieux et bien sous tout rapport prenne leur relais pour vivre leur retraite pénards.

Résultat, ils tentent de vous refourguer le gars plan-plan.

Avec lui pas de prises de risque, l’avenir s’annonce aussi plan-plan que celui de vos parents âgés de 60 ans. Il ressemble à s’y méprendre à votre père : même look, même goût pour la viande et même passion pour le Tour de France. Il adore parler jardinage avec votre mère et s’y connaît « chanmé » en tondeuse à gazon. Il déteste les filles qui fument, boivent et qui ont mauvais genre (ex : dire des gros mots, mettre ses coudes sur la table, porter des cuissardes même si c’est la mode). Son hygiène de vie : couché à 22 heures, un livre intelligent par semaine et un légume vert au minimum à chaque repas dont au petit dej ‘. Oula, cela sent l’éclate conjugale… (« une fois par mois, en missionnaire avec une durée coïtale de 3 minutes 20 », c’est écrit dans le contrat de mariage.).

Chance de réussite : - - -


Le Trop délire bon coup de vos amis
Po
urquoi ils peuvent réussir ?
Vous savez ce que l’on dit : « Si on ne choisit pas sa famille, au moins on choisit ses amis ». Et pour cause, ils vous ressemblent, vous connaissent mieux que personne. Elodie vous a tenu les cheveux après votre première cuite à la Tequila Paf, Jérôme a dansé avec vous en pyjama sur du Mylène Farmer (oui, oui, c’est possible) et Sandrine vous a écouté chouiner pendant des heures quand Johnny Depp s’est maqué avec Vanessa Paradis. Ils savent votre passion pour le kebab sans oignons et la vodka, votre addiction à « Qui veut gagner des millions ? » et votre éternel regret à ne pas avoir su dire « Je t’aime » à votre grand-père mort.
Alors quand il s’agit de trouver l’homme de votre vie, pas de doute, le casting sera de choix.

Mais leur véritable ambition est qu’enfin vous leur foutiez la paix !
Les coups de fil à trois heures du matin parce que vous avez perdu vos clés, les samedi après-midi à vous écouter babiller comme une pie sur votre rendez-vous du soir et les dimanches matins à vous consoler parce que vous n’avez pas « scoré » en boîte, ils en ont ras-le-bol. Parce qu’eux, ils ont une vie avec accessoirement d’autres amis qui, a priori, demandent beaucoup moins d’attention que vous. Il faut dire qu’ils sont soit en couple, soit à l’étranger, soit sourds-muets et dans le coma, alors comme ça, c’est facile.

Ils adoptent la Musset attitude, « Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ».
Comprendre « Peu importe le clampin pourvu qu’elle nous lâche les basques ». A ne pas confondre avec « pourvu qu’elle se trouve un basque » car, dans ce genre d’entreprise, les amis ne sont généralement pas géographiquement sectaires. Dans leur tableau de « Célibataires potentiels », tout y passe : le médecin légiste et l’informaticien à yeux carrés, le noceur du Costes et le rebelle du PMU de Tarbes, le poinçonneur des Lilas et le RMIste du XVIème, l’allergique aux poils de chat et greffé du gros orteil. Vous avez même été convié à un dîner avec Greg Basso tout dur de partout. Depuis 15 ans que vous épuisez leur carnet d’adresses, ils en sont venus à recruter dans la rue tels des Raëliens en quête de dépressifs. Cependant, s’ils tombent sur Johnny Depp ou Bixente Lizarazu (vous non plus, vous n’êtes pas sectaire en matière de basque), pas sûr que cette fois vous fassiez votre difficile. Gnakgnakgnak…

Chance de réussite : -


L’Homme à lunettes de vos collègues
Pourquoi « leur célibataire » peut être le cheval gagnant ? Vos collègues, vous les considérez un peu comme votre deuxième famille. D’ailleurs, le calcul est simple : 8 heures de travail en open space + 1h30 de pause déjeuner + 25 minutes de réunions syndico-people autour de la machine à café = 9h55 de joies travaillistes quotidiennes, hors week-end et jours fériés. Vous les côtoyez bien plus que votre propre famille, et c’est tant mieux quand on voit les boulets qui vous servent de patrimoine génétique. De ce fait, ils connaissent toutes vos petites manies comme le nombre de sucrettes dans votre thé Kusmi ou la manière dont vous vous rongez l’ongle de l’auriculaire quand vous avez fait une boulette. Leur célibataire à eux sera briefé dans les moindres détails et ne pourra pas dire à propos d’une éventuelle relation avec vous : « Je peux pas, elle est trop chiante ! ».

Mais ce qu’ils désirent par-dessus tout est qu’enfin vous fermiez votre clapet !
Dès votre arrivée dans le bureau, c’est le grand déballage. À défaut de piapiater avec votre corps (méthode Mia Frye et Katsuni), vous piapiatez du matin au soir avec votre bouche sur votre week-end (vous ne vous rappelez plus la fin), « La nouvelle star » (vous ne vous rappelez plus la fin bis repetita), la réunion avec Ducon (vous ne vous rappelez ni du début ni de la fin). L’open Space s’est transformé en tribune libre de votre vie racontée par vous-même dans les moindres détails. Dire que cela saoule vos collègues n’est finalement pas un euphémisme.

Ils optent pour le gars qui en a entendu d’autres.

Enfin manière de dire, vous allez comprendre. Leur perle, vos collègues l’ont trouvé au bureau du fond, 3e étage, service comptabilité. Le gars a tout pour lui : il n’est pas momoche, il est encore un peu jeune (moins de quarante ans), a une toison capillaire non désertique et un regard charmeur de poulettes. Avantage considérable selon eux : il est sourd comme un pot. Point négatif selon vous : un comptable, c’est limite radin en chaussures Miu-Miu et en petite robe Sessùn. NEEEEXT !

Chance de réussite : - - - - -

La bonne patte de votre chat

Pourquoi ça peut marcher ? Au point où vous en êtes, l’aide, d’où qu’elle vient, ne se refuse pas. Oui, même si c’est d’un animal, et d’autant plus le vôtre.

Mais dans sa petite tête, c’est toute une stratégie qui se met en place.
Parce que le chat il n’est pas si con-con qu’il en a l’air. Chez vous l’équation « pas de mec + kilos en trop = dépression = pas manger » fonctionne à merveille. Autant dire que pour votre trublion, cela n’est juste pas possible. Et puis qui dit couple, dit deux, dit double ration de croquettes. Qu’est-ce qu’il est fort en mathématiques,ce chat ! L’homme généreux selon votre chat. Dans sa logique implacable, le chat sait qu’un bon donneur de croquettes est aussi un bon-vivant de la fourchette.

Résultat, il vous dégotte un gros qui mange bien.
Comment, personne ne sait, mais, depuis quelques jours, vous recevez des courriers enflammés tachés de gras et qui sentent la frite et le nuggets. Chance de réussite : faut voir. Vous aimez bien les frites.


Après lecture de ces quelques portraits, une chose apparaît comme évidente : et si vous vous preniez enfin en main pour enfin trouver l’homme de vos rêves vous éviteriez de vous taper les boulets des autres. Comment il disait l’autre ? Ah oui « Aide-toi et le Ciel t’aidera ». Je deviendrais pas spirituelle moi ?

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