- ‘tain comment je suis grave à la bourre ce matin. Ça va mon brushing quand même ?
- Pas trop en état de te dire. Et si tu veux tout savoir je me posais exactement la même question au sujet du mien.
- On est sensés regarder quoi ?
- Comme d’habitude. Une merde toute gluante et verdâtre qui se répand sur l’asphalte.
- Et on est sensés avoir l’air comment ?
- Comme d’habitude. Froids et hallucinés.
- Ben tu sais, à la ramasse comme je suis j’ai pas des masses à me forcer.
- T’as la tête comme une cornemuse gonflée?
- Avec le bourdon qui va avec. Tu sais quoi ?
- Dis toujours, ma grande.
- C’est justement au sujet de cette gélatine verte qu’ils collent dans tous les épisodes. Je m’interroge. Ça m’interpelle quelque part.
- Comment ça ?
- Et bien en théorie c’est les effets spéciaux, hein ? Ils incrustent la matière dans l’image après le shooting, c’est bien ça ?
- Jusque là rien de nouveau.
- Et bien je la vois pour de vrai. Un espèce de dégueulis infâme moitié couleur Chartreuse, moitié génépi. Exactement le même vert scotchant qu’on voit d’un bout à l’autre de ce film.... tu sais celui avec un nom de marque de chocolat dans le titre. Amélie Couin-Couin. Alors tu penses si j’ai les boules.
- Tu vois un psy ?
- Evidemment ? Tout le monde voit un psy de nos jours. Et quand je vais voir un film français je prends trois Xanax. Un avant, un pendant et un après. Pas toujours, mais quand même presque toujours.
- Ben faut arrêter alors.
- Je devrais mais je suis conne. La conne dernier modèle du catalogue et je crois même que je fais la couverture du catalogue. Je me fis toujours à l’emballage. A ce qui est écrit dessus : French Quality, Ohlala et ce genre de conneries.
- T’inquiète. Tout le monde se fait baiser.
- Au fait, on a commencé à tourner là ?
- A dire vrai je sais pas trop. Mais si ça peut te rassurer, moi aussi y a des jours où je ne pige rien.