Magazine Journal intime

J'entre en guerre !

Publié le 06 mars 2010 par Arreter_fumer

combattre le tabac, lutte contre la cigaretteSelon le test de Fagerström, je ne présente qu’une dépendance faible à la nicotine, voir pas de dépendance du tout. Le sevrage devrait donc être chose facile, par le pouvoir de ma seule volonté (et du crâne ancestral ?) je devrais donc être capable de dire non à la cigarette et ne plus jamais y penser, jamais jamais jamais, donc ne jamais rechuter CFQD. Toutefois, chose étrange, à chaque fois que j’ai arrêté j’ai repris : le fameux test aurait-il omis quelques facteurs d’importance ?

Pourtant d’après un autre test : le test de l’Echelle Q-Mat, ma motivation de 19 points est excellente. D’ailleurs je n’en doute pas, je suis motivée, j’ai d’excellents ressorts de motivation en la concrétisation de certains projets de vie avec mon cher et tendre – ex fumeur depuis plus de 4 ans sans l’ombre d’une rechute.

Mais j’ai peur, la peur se combine en doute, cette petite voix insidieuse qui vient vous glisser quelques mots doux, et autant de souvenirs désagréables, autant d’échecs cuisants.

La première fois que j’ai voulu arrêter, j’étais pleine de cet optimisme débordant de ceux qui n’ont pas encore chuté. J’allais réussir du premier coup, sans souffrance ni manque, forcément. Le premier échec est aussi un camouflet pour votre ego, et votre confiance en vous se ratatine. Vous vous mettez à douter de vous en comprenant que vous êtes votre propre ennemi. La deuxième fois je me suis barricadée derrière ma volonté et mon caractère – ma force d’âme comme disait mon grand-père. Je les ai élevés comme des murailles, les ai renforcés d’acier galvanisé, si j’avais pu leur ajouter des tourelles et miradors psychiques, je l’aurais fait. Toute guerrière, toute cuirrassée je suis partie à l’assaut et en suis revenue perdante, blessée, lessivée… Je n’ai pas repensé à ce combat pendant de longues années. Peut-être avais-je baissé les bras ? Après il y a eu une longue série d’intermittences, de faux arrêts, de ralentis, de parenthèses de fraicheur juxtaposées à des poches d’excès en tous genres. Maudite addiction. J’ai même fini par oublier que j’avais voulu arrêter.

:-(

La trentaine bien installée, j’ai envie de tourner définitivement cette page. Cela ne me ressemble plus, ou pas tant que çà. C’est donc la trouille au ventre que je pars au combat, ce coup-ci je ne fanfaronne pas, j’ai dit au revoir à tout ça hier soir, je me prépare pour le premier assaut : le sevrage.

Pour être passée plusieurs fois au travers de cet enfer, je me suis préparée : attaquer un week-end pour avoir les 48 premières heures au calme, loin du stress du travail – bonne excuse n° 46 pour s’en griller une. J’ai du thé, des projets de couture, du rangement, des livres, un bain moussant, un chaton plâtré à veiller, un semi-remorque de films et série télé, des longueurs à la piscine demain matin, du squash et du badminton, et si je n’ai pas assez cavalé j’irais courir jusqu’à l’épuisement; Je vais me fermer chez moi, me claquemurer loin de toute vie sociale, festive, noctambule…enfumée. Car arrêter de fumer c’est s’isoler : pendant la phase de sevrage vaut mieux s’éloigner des autres, des habitudes et situations à risques. Amis et copines : vous ne me verrez donc plus pendant 2 ou 3 bonnes semaines.

Les 8 premiers jours de l’enfer toute vie sociale est impossible : c’est le temps de la dépendance physique. De la souffrance, de la nausée, de l’anxiété et des insomnies. Après je serais KO, cotonneuse pendant 2 ou 3 jours. Cela sera mon premier répit. Mais il sera de courte durée. Car tout de suite après commencera le vrai manque: le manque psychologique, celui qui vous conduit aux pires bassesses, le mal incarné. Et là, la bataille va être sanglante et longue : pendant des jours et des nuits qui dureront comme des éons il ne faudra pas lâcher un pouce du terrain conquis, résister, lutter, encore et encore. Après, au bout de cet enfer il y aura du calme à nouveau. Pour récupérer, et essayer de remettre le nez dehors.

Mais ça c’est encore loin, je viens juste de faire le premier pas sur le sentier de la guerre.


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