Les DRM, comme vous avez peut être dû l'apprendre à vos dépends, sont des verrous de protection mis en place par les
sociétés afin de préserver (selon elle) l'intégrité de l'oeuvre que vous achetez.
Ainsi, au tout début, vous pouviez peut être lire votre CD sur votre chaîne Hi-fi mais pas sur votre PC et ainsi de suite. Idem avec les DVD (sur votre lecteur de salon mais pas votre console ou
ordinateur).
Les DRM ou Digital rights management et en français GDN ou gestion des droits numériques, ont donc pour but avoué de contrôler l'utilisation qui est faite de toute oeuvre numérique,
que ce soit sur des supports physiques comme énoncés ci-dessus ou de transmission (télédiffusion, services Internet...), le tout grâce à un système d'accès conditionnel.
Ainsi donc et tout à fait "légalement", cela peut viser à :
- Restreindre la lecture du support à une zone géographique prévue (les zones DVD typiquement);
- Restreindre ou interdire la "copie privée" du support (transfert vers un appareil ou un format externe à celui
originel);
- Restreindre ou verrouiller certaines fonctions de lecture du support (désactivation de l'avance rapide sur certains passages d'un dvd par exemple);
- Identifier et tatouer numériquement toute oeuvre et tout équipement de lecture et/ou enregistrement (pour faciliter le pistage des copies non autorisées... et même normalement légales puisqu'il
devrait y avoir ce "droit à la copie privée")
Bon, mais comme des exemples valent mieux que de longs discours, voici ce que peut donner l'utilisation de tels supports quand on est un bon petit citoyen vertueux et respectant les lois.
Pour un DVD. On va dans son magasin habituel, on passe une heure à choisir son film, on passe encore 30 minutes à faire la queue pour payer le produit, puis rentrer chez soi, s'installer
enfin sur son canapé, après avoir introduit la galette dans le lecteur.
S'ensuivent les étapes suivantes :
- Un petit film obligatoire que vous ne pouvez pas avancer qui vous rappelle que le "piratage c'est du vol" comme de voler une voiture (je me souvenais pas qu'on dupliquait les voitures en les
volant ?).
- Puis, des fois que vous n'auriez pas compris la vidéo, vous avez droit à une image fixe de 15 secondes impossible à zapper aussi qui rappelle la même chose.
- Rappel qu'on ne peut pas non plus louer ce dvd, 8 secondes de plus en image fixe.
- Bandes annonces de films ou autres dont on a rien à cirer et où les boutons "menus" de notre télécommande sont inopérants, on ne peut que les passer une à une, donc on se farci le début de
chaque, c'est obligatoire (des fois qu'on accroche à l'une ?)
- Enfin, le menu DVD, on appuie, meno male, sur Play, petite séquence de transition inutile et plan fixe (si, si, je l'ai déjà vu !) où on me rappelle qu'il faut éteindre mon
téléphone (je suis chez moi, je ne fais pas ce que je veux ?), publicité pour la société de production du film, parfois une publicité suit pour un autre produit (et oui, on arrête pas le progrès
!) et Ouf ! le film commence enfin.
Si vous aviez été un vilain pirate, voici ce qui se serait passé : vous seriez aller voir sur Internet, auriez trouvé un lien pour télécharger le dit-film, auriez attendu peut-être une heure ou
deux si vous n'aviez pas eu de chance et il ne vous serait plus resté qu'à le regarder tranquillement. Personne ne venant vous faire la morale (à part sans doute Hadopi, bientôt, oh oui, un jour
!).
Maintenant, reprenons le schéma pour les "audio books" ou "livres audio", et vous allez voir que le parcours du combattant vous enjoindra sûrement à rester au bon vieux format papier, et si vous
êtes aveugle (bon déjà vous aurez du mal à accéder à mon article et j'en suis désolée) ben... vous pourrez aller "voir" ailleurs, sans mauvais jeu de mots, promis.
Première étape, allez en ligne trouver un livre qui vous intéresse. Ajoutez-le à votre panier, procédez au paiement en ligne (sans vous faire piquer votre numéro de carte bleue au passage).
Recevez en échange de votre honnêteté, un lien de téléchargement pour avoir votre produit "tout de suite". Mais vous vous apercevez que vous ne pouvez télécharger celui-ci à moins d'être sous
Windows. Hors vous êtes sous Mac ou Linux.
Vous redémarrez donc votre ordinateur sous Windows.
Téléchargez et installez le logiciel propriétaire qui va bien pour lire votre nouveau livre.
Tombez sur un erreur "incompréhensible" qui vous dit que votre clef de licence n'est pas valide.
Faites une recherche chez l'ami Google pour avoir une réponse à cette erreur.
Vous apprenez qu'il faut que vous mettiez à jour vos certificats de sécurité (les même dans lesquels il y est découvert des failles de sécurité presque tous les jours...). Ouvrez Windows Media
Player, téléchargez ce nouveau certificat de sécurité (plein de bugs ?) mais c'est là que le Média Player vous apprends qu'il faut d'abord le mettre à jour, lui.
Installez la mise à jour. Redemarrez (ah ben oui, vous avez déjà vu des mises à jours qui ne nécessitent pas de redémarrage chez Cro$oft ?).
Démarrez le logiciel de lecture propriétaire précédemment téléchargé et installé.
Ayez la même erreur "incompréhensible"... râlez tout ce que vous pouvez contre cette bibliothèque en ligne qui ne fonctionne pas.
Allez sur Internet, cherchez un lien pour télécharger le livre en question, sur un site ou un logiciel Torrent.
Téléchargez-le.
Profitez-en.
Attention, je ne fais pas l'apologie ici, du "piratage", mot impropre en plus s'il en est, puisqu'il n'y avait pas d'ordinateurs au temps des Pirates (des "vrais", l'époque des
Flibustiers et des Corsaires, pas des "pirates" Somaliens, hein...).
C'est juste qu'à force de tout vouloir "bloquer", "sécuriser", "interdire", les lobbies en oublient que ce qui convient à l'utilisateur, avant toute chose, c'est la simplicité.
Et je ne parle même pas d'inter-opérabilité : la liberté de choisir où et comment voir ce pourquoi l'on a payé.
Imaginez-vous un vendeur de livre en train de vous dire que le livre que vous allez acheter ne peut être lu dans votre lit ou en écoutant de la musique "parce que c'est comme ça qu'il est vendu
et vous devez respecter ces règles". Qu'en penseriez-vous ?
Vous vous diriez : "Cause toujours tu m'intéresses, chez moi, je ferais bien comme je veux !".
Sauf que là, non.
Et après on nous dira que les libertés ne sont pas réduites, qu'on pense à nous pauvre brebis égarée qui n'y connait rien et qu'il faut pleindre les loups qui n'ont presque plus rien à se mettre
sous la dent.
Il est temps que les Moutons se lèvent et bêlent d'une seule voix pour faire taire ces loups, même pas tant affamés que ça, de toute façon !
Groumph !
Bééééééééééhh (et celui qui dit : "il n'a pas de mais ici, peut sortir de suite :P )