Il travaille dur et j'aime beaucoup ce qu'il fait. J'aime sa façon de se mouvoir pour attraper l'un ou l'autre des livres, plus ou moins posés en équilibre sur les étagères ou les tables. Un véritable bordel organisé que cette bibliothèque. Et le silence du soir, quand les visiteurs désertent la salle, mais que lui reste là pour finir de trier, ranger, classer.
C'est parce que j'aime le calme que j'ai commencé à venir "tard", un peu avant la clôture des portes, profiter du silence, de l'odeur du papier, de l'éclairage qui se raréfie afin de faire fuir les retardataires, mais qui m'a fait rester et le rencontrer au détour d'une allée.
Nous avons discuté. Des livres bien sûrs, mais pas que. De voyages, d'autres contrées, lointaines, que nous avions tout deux visité.
Et les visites se sont rapprochées, et hier soir, j'ai décidé, de nous rappeler ces contrées en amenant un peu de nourriture terrestre, car celle de l'esprit ne suffit pas toujours, n'est-ce pas ?
Nous avons partagé ces instants, nous les avons prolongés, ensemble dans notre solitude, nous avons rit, nous nous sommes tus. Sans que jamais il n'y ai de gêne.
La nuit s'avançait, mais aucun de nous ne voulait finir ces instants, continuant de jouer avec nos baguettes de bois, juste... pour rire. Un coup d'oeil brillant, un léger effleurement sur le pull... jamais la peau... trop d'électricité sûrement.
Et puis il me proposa de monter sur le toit modeste de la bibliothèque, car l'aube approchait.
Une belle journée commençait, sous ce soleil timide d'un jour de mars.
Petit texte inspiré de la photo de Pakalou le photomane :)
Merci à lui pour l'autorisation de publier sa photo ! =^.^=