Cabillaud et célibat, même combat

Publié le 10 mars 2010 par Anaïs Valente

Cabillaud et morue, même poisson.  Vous lisez bien : cabillaud = morue. Incroyable non.  J'aurais dû atteindre l'âge honorable de ... non, je ne peux décemment l'avouer dans ces colonnes, même si vous le savez presque tous (rien à faire, l'écrire m'angoisse, tant j'ai l'impression d'avoir vingt ans dans ma tête et soixante dans mes artères, ce qui fait somme toute une moyenne presque exacte), il m'aura donc fallu être si moins jeune pour apprendre cette information capitale.

Mais l'information capitale, c'est que le fish-stick de ma jeunesse se meurt.  Contre toute attente, le cabillaud est en voie de disparition.  J'en ai dévoré toute mon enfance, à toutes les sauces, sans jamais imaginer que je participais, à mon échelle, à sa disparition. On le pensait à jamais mangeable, comme les petits pois ou les champignons de Paris.  Comme le jambon ou les lardons (ça vaaaaaaaa, je sais que ça vient du même animal, mais ça rime).  Que nenni.  Il n'en reste quasi plus.  Vous imaginez ?

Je l'avais déjà vaguement lu, mais là, la réalité m'a sauté en plein visage : bientôt, plus de cabillaud.  En remplacement, on nous propose du colin, du saumon, du ceci ou du cela.

Moi, j'aime tous les poissons, là n'est pas la question.  Mais ce qui me fait peur, c'est cette idée de disparition, pas naturelle, pas due à une période glaciaire, pas due à un tremblement de terre, pas due à une météorite, nan, due à l'homme, sans grand h.

Partie immergée de l'iceberg, passque des espèces en voie de disparition, y'a plus que ça sur notre planète pourrie par l'homme, toujours sans grand h.

Et quand on y réfléchit, ça fout la larme à l'oeil.  Tout ça pour ça.  Tout ça pour du fric.  On tue pour de l'ivoire, on tue pour de la fourrure, on tue pour de l'aphrodisiaque, on ne fait que ça, tuer.

Et puis, décidément, cabillaud et célibat, même combat.  Passque les célibataires beaux-riches-gentils-drôles-romantiques-tendres-bruns-ténébreux, ben, sur cette planète, ils sont actuellement aussi rares que les cabillauds, moi je vous le dis, ma bonne Dame.

Et pour illustrer ce sujet ô combien douloureux, une petite pub dont je suis folle, courte mais trop bonne, avec un choli poisson.  Passque moi aussi, je suis comme ce poisson, si on m'empêche de péter, j'explose, voilà, c'est dit, c'est écrit.


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