Magazine Journal intime

J'ai testé la chasse à la balle (pas) magique

Publié le 12 mars 2010 par Anaïs Valente

L'autre jour, je suis partie en quête d'un cadeau.  L'idée était simplissime : une balle.  Une balle pour fillette, donc avec des motifs pour fillette, of course.

Là où ça a commencé à se complexifier, c'est quand j'ai appris que ladite fillette avait déjà : une balle Hello Kitty, une balle La princesse et la grenouille, une balle Dora, une balle Fée Clochette et une balle Princesses Disney.

Il me restait cependant un monceau de possibilités, et c'est donc, le cœur léger et pleine d'optimisme que je suis partie en ville à la recherche d'une balle pour fillette.

Première étape, Blokker.  J'ai souvenance que ce magasin regorge de balles.  C'est le spécialiste de la balle.  Je déchante très vite.  Pas la moindre petite balle.  Pas même un ballon de foot d'un classicisme qui déprimerait toute gamine avide de balles pour filles.

No stress, Anaïs, va dans un magasin de jouets, c'est plus sûr.

Je sors de Blokker et entre à côté, magasin de jouets dont j'ignore le nom.  Je fais quatre fois le tour, sans trouver de balles.   La taupe que je suis s'adresse donc à la caissière, qui me montre du doigt un panier métallique rempli de balles.  Victoire.  Des balles.  Je m'approche, et n'y trouve que des balles Hello Kitty et des balles Princesses Disney. Titchu. Pourkwaaaaa cet enfant a-t-elle déjà une balle Hello Kitty et une balle Princesses, hein, pourkwaaaaaaaaaaaaa ?

Je m'oriente donc vers le piétonnier, où un magasin Broze sans doute plein de balles m'attend.  En chemin, je passe par hasard devant un joli magasin de jouets plein de jolies choses.  Par la fenêtre, je crois voir des balles.  J'entre.  Ce n'était qu'un mirage, pas de jolies balles colorées et décorées.  Rien.

J'arrive chez Broze.  A nouveau, plusieurs tours du magasin sans trouver de balles.  Pourquoi ils cachent leurs balles, dans les magasins de jouets, m'enfin !  J'interroge un vendeur, qui m'entraîne dans le rayon balles, tout au fond du fond du fond du magasin.  Et je découvre DEUX balles Princesses Disney.  Une super jolie, rose, pleine de princesses.  Et une super moche, d'un verdasse vomitif, avec un semblant de princesses, toutes floues, comme si la personne ou la machine qui avait appliqué les dessins était atteinte d'une forme grave de Parkinson.  Quoi qu'il en soit, je sais que je ne peux acheter une balle Princesse Disney.  Je n'ai pas exigé de photos (note pour tous les prochains cadeaux : demander des photos détaillées, sous tous les angles - même si prendre des balles en photo « sous tous les angles » semble absurde).  Mon instinct me dit que la petite a déjà la super jolie... et je n'ai pas envie d'acheter la super moche. 

Je ressors, un peu dépitée, mais me console en pensant au prochain magasin, à côté du Match.  Un super grand magasin qui sera plein de balles, j'en suis convaincue (méthode Coué).  Une fois sur place, je réalise avec une horreur qui n'a d'égale que ma stupeur que le magasin a disparu.  DISPARU !  Volatilisé.  Evaporé.  Envolé.  Remplacé par un magasin à brols asiatiques, si mes yeux de taupe ne me trompent pas.

Tout espoir est donc perdu.  Plus aucun magasin en vue.  Plus de balle en vue.  Rien, nada, niente.  Je ne sais pas moi, je pensais à une balle Ratatouille, une balle Cendrillon, une balle Blanche Neige, une balle Sept Nains, une balle Vilaine sorcière (y'a toujours une vilaine sorcière dans tous les Disney, le choix est donc vaste), une balle Belle et la Bête, une balle Mulan, une balle Petite Sirène, une balle Pocahontas, une balle Roi Lion, enfin quoi, une balle avec un personnage Disney, ou alors une balle Barbie, c'est bien aussi ça, Barbie.  Bref, une balle pour fille.

Ça doit bien exister, non, ce genre de balle ?

Et bien non, ça n'existe pas en février.  C'est pas de saison, ma bonne Dame, les balles, en hiver.  Revenez au printemps ou en été, là y'aura d'la balle.

Même pas repéré la moindre balle Cars, Toystory, Spiderman, que je n'aurais bien sûr pas pu acheter, passqu'on n'offre pas une balle pour petit mec à une petite fille, c'est clair, mais c'est vous dire à quel point les balles décorées sont une denrée totalement rare en février.

La déprime me guette, l'angoisse me tenaille.  Oùsque je vais bien pouvoir trouver une balle.  J'implore dieu et tous les saints, mais pas d'apparition miraculeuse d'une balle, non.

Désespérée, je me rabats sur l'Inno, afin de trouver, au moins, une carte d'anniversaire, ce sera déjà ça.  Et pour la balle, j'aviserai demain.  Une fois à l'Inno, je réalise que le rayon cartes s'est réduit comme peau de chagrin, mais il en reste tout de même quelques-unes.  Je suis en train de les reluquer et de tenter de faire un choix lorsque mon attention est attirée par une chose rose et ronde qui me fait de l'œil : une balle.  Une balle !  Je m'approche à petits pas, histoire qu'elle ne s'enfuie pas en roulant comme une championne de F1, je l'attrape subrepticement et je la regarde.  C'est une balle Princesse Lillifée.  Connais pas.  Elle est jolie.  Rose.  Avec une princesse dessus, apparemment portant le doux nom de Lillifée.  Adoptée.  Peu importe son prix, non indiqué (illégal ça, ma bonne dame), c'est la seule balle de toute la ville de Namur, je la veux.

Je me rue donc à la caisse, munie de mon précieux achat.  Et je demande un emballage cadeau.  Le regard de la vendeuse me glace.  Apparemment, elle aime pas faire des emballages cadeau.  Ou alors elle aime pas emballer des balles.  Ou encore les deux.  Mais j'insiste.  Et elle obtempère, non sans m'avoir lancé plusieurs « ça va pas être facile », « ça sera pas beau hein », « pffffffffffffff », « repfffffffffffff », « re repfffffffffffffff ».

Je sors enfin du magasin, ma balle emballée (elle a raison, c'est moche, une balle emballée, mais on s'en fout) sous le bras.

Une fois chez moi, je réalise que j'ai oublié la carte d'anniversaire...

Le lendemain, j'offre ma balle.  Et le plus rigolo dans l'histoire, c'est que, si nous, les adultes, pouvons, d'un regard sur le contenant, savoir l'emballage, deviner le contenu (ooooh, un CD, ooooh, un DVD, oooooh, une raquette de tennis, oooooh, une guitare), il semble que les fillettes de six ans, pardon sept ans, en voyant un emballage moche et rond, totalement rond, ne réalisent qu'il s'agit d'une balle qu'après l'avoir déchiré, pour s'écrier « ooooooooooooooh une balle », les yeux pétillants et le sourire banane.

Ouf, elle aime sa balle Princesse Lilifée.  Ou bien elle fait semblant.  Tant mieux, sinon je la lui aurais fait avaler.  Non mais.



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