Mortel abandon
Rat écrasé dans l’indifférence
En revenant de la pharmacie où j’étais allée m’approvisionner Ventolin et de Sérétide, j’ai vu un rat écrasé sur la route. Un pauvre animal mort dans l’indifférence générale. Qu’est-ce que ça peut foutre un rat de plus ou de moins? Une sale bête porteuse de maladies! Sauf que ce rat n’était pas un rat sauvage. C’était un rat domestique qu’un imbécile d’être humain avait abandonné dans la neige en plein hiver. Or contrairement à un chat qui trouvera dans 90% des cas une personne charitable pour le nourrir, l’accueillir ou le conduire à la SPA, un rat domestique n’a quasiment aucune chance de survivre s’il est lâché en extérieur. A la campagne il servira de nourriture à ses nombreux prédateurs sauvages. En ville il deviendra la proie de plus terribles tueurs: l’homme qui le craint mais dont le rat domestique n’a pas peur et naturellement les voitures. Comment sais-je que cette bouillie est un rat domestique et pas un rat d’égoût en balade sur le bitume? Simple. C’est un rat de couleur mink or dans la nature les rats n’arborent que l’agouti, éventuellement le noir. Par ailleurs, même s’il affichait un bel agouti aucun rat d’égoût n’est assez stupide, dans un quartier salubre où la population souterraine demeure sous contrôle, pour sortir d’une galerie chaude, humide qui regorge la nourriture, pour se promener en surface sur la neige et la glace par des températures inférieures à zéro.
Vous trouvez mes photos écoeurantes? Moi je trouve encore plus écoeurant de livrer un animal domestique à lui-même en terrain hostile. Dans ma vision des choses, photographier ce rat écrasé, le remettre entre les mains de la “postérité”, c’est lui donner une deuxième vie. Reconnaître qu’il a existé.
Par ailleurs, l’être humain applique systématiquement à ceux de son espèce les maltraitances qu’il inflige aux animaux. Il n’y pas que les rats, les chiens et les chats qu’il bat, qu’il jette à la rue! Qu’il écrase!
Merde j’ai envie de pleurer.