Depuis la fin de l'année dernière, le Conseil d'Édition du patriarcat de
Moscou a donc pour mission de délivrer les «imprimatur» pour la littérature
religieuse. Ce sont les quinze membres du Collège pour
la recension et l'évaluation du Conseil d'Édition (Коллегия по рецензированию и
экспертной оценке Издательского Совета) qui sont chargés de ce travail. Ils se
réunissent deux fois par mois. Avant la révolution, ce travail était aussi
effectué, mais les collèges s'appelaient plus explicitement : «comité de
censure religieuse de ...» (духовно-цензурный комитет).
Il existe six types d'«imprimatur» :
1) Avec
la bénédiction du patriarche Cyrille (По благословению Святейшего Патриарха
Московского и всея Руси Кирилла)
2) Publication
approuvée par le Conseil d'Édition de l'Église orthodoxe russe [CÉÉOR]
(Одобрено к печати Издательским Советом Русской Православной
Церкви)
3) Édition
autorisée [disques] par le CÉÉOR (Разрешено к выпуску Издательским Советом
Русской Православной Церкви)
4) Film
autorisé par le CÉÉOR (Разрешено к кинопроизводству Издательским Советом
Русской Православной Церкви)
5) Publication
autorisée par le CÉÉOR (Разрешено к печати Издательским Советом Русской
Православной Церкви)
6) Publication
recommandée par le CÉÉOR (Рекомендовано к публикации Издательским Советом
Русской Православной Церкви)
Certains livres sont cependant autorisés sous la réserve de prendre en compte les observations du censeur (с учетом замечаний рецензента).
La liste complète des livres autorisés est publiée à cette page du site officiel du Conseil d'Édition.
Les livres mis à «l'index» se trouvent à cette autre page : ils ne sont que huit, pour l'instant (voir suite du billet). « La diffusion du livre indiqué est considérée comme impossible dans le réseau des librairies religieuses (diocésaines, paroissiales, des monastères), dans la mesure où il contient des affirmations contraires à l'enseignement de l'Église orthodoxe. »
Les éditeurs russes sont, on s'en doute, quelque peu inquiets pour l'avenir. En tout cas, le métropolite Clément, directeur du Conseil d'Édition, a récemment déclaré clairement à G. M. Gupalo qu'il n'y avait pas de droit à payer pour obtenir la griffe, et s'il y en avait dans le futur (après approbation du patriarche), il ne serait pas élevé.
Rappelons (!) que les Églises ayant une autonomie au sein de l'Église russe (l'ÉORHF, par exemple) n'ont pas l'obligation de s'adresser au Conseil d'Édition, mais elles peuvent informer le Conseil.