Somewhere in Between - le réel est toujours à la charnière

Somewhere in Between était sorti en salle en avril 2006. J'en avais parlé alors dans l'antique Encreblog. Réalisé par Pierre Coulibeuf (récemment Magnetic Cinema, que je n'ai pas vu), il s'agit d'un travail sur et avec la chorégraphe Meg Stuart.
Je me souviens à l'époque d'un article d'un journal dont on se moque du nom qui parlait des corps compulsifs ou oppressés par la société (de consommation ?). En fait, il s'agit plus de montrer, dans ce film, et peut-être dans la recherche de Meg Stuart (mais je ne connais pas son travail, donc j'ignore), tous les interstices, ces moments (moments qui existent réellement à cet état brut parfois) où l'individu n'est justement plus en prise avec les liens - segments sociaux qui lui impose, le reste du temps, une forme du corps. C'est la société, le groupe, l'ordre qui imposent à l'homme ses gestes : tout le monde sait, ou croit savoir, comment marcher, comment ouvrir une porte, comment se tenir. Dans Somewhere in Between, justement, c'est à la charnière. Il ne s'agit pas de montrer un homme gesticuler comme une bête et c'est d'ailleurs plutôt dans le tressautement, le spasme, le hoquet, le bégaiement que l'on peut (croire ?) apercevoir ce corps libre, cet autre corps.
J'en parle maintenant parce que quatre ans plus tard, le film n'est toujours pas disponible en DVD, introuvable par quelque voie de téléchargement que ce soit... Un petit morceau d'art qui a sans doute disparu au profit des Bienvenue chez les Ânes, etc.
Somewhere in Between (lecteur du site CommeAuCinema.com)

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