Dans la salle, il y a beaucoup de noirs, mais nous sommes tous venus pour faire fondre notre ego face à Précious, seize ans et dix fois plus en tour de taille. La caméra peine à la contenir dans son champ de mire, vision d’horreur d’une existence presque animale, une vache diront certains, mais qu’ont-ils donc dans le v...entre.Pourtant, j’ai parfois ri, avec peine et mélancolie, presque sans larmes comme devant la tristesse d’un tableau.Grosse, inculte, violée, Clareece, ‘Précious’ Jones est un concentré de calvaire, capable de dépuceler nos existences couvées et maigrichonnes et de mettre au régime les plus revêches.Dans les années quatre vingt, plus forte que la graisse et la malchance, la volonté d’avancer de cette négresse suffira t-elle à soigner ses rêves aux accents caucasiens. Le pire est peut-être à venir, alors, comme le papillon gracieux aux ailes peintes au pastel, elle fonce la tête haute, vers la lumière.