Posté le | 15 mars 2010 | Pas de Commentaire
J’ai bien compris que je n’arriverai pas à m’en dépêtrer tant que je ne lui aurai pas pris la tension. Je met alors le brassard autour de son bras. J’appuie sur le bouton et patiente.
Biiip biiipp.
Ça y est. Je lance un tonitruant « Ah mais non, 13/7! C’est parfait! Une tension de jeune fille!!« .
Devant une assistance rassurée, je remballe ma machine, content de pouvoir quitter la chambre avant d’aller voir le patient suivant et en espérant qu’il n’y a pas de visiteur avec des vertiges qui m’attend à côté. Auquel cas, je n’arriverai jamais à avoir fini mes soins avant midi et je vais encore devoir manger en15 minutes, debout dans un coin du service.
Avant de toquer à la porte suivante, l’amie en question à qui je viens de prendre la tension sort précipitamment de la chambre sur mes pas et m’interpelle. Elle paraît embarrassée, rougit un peu et me dit qu’elle a quelque chose à me demander. Quelque chose qu’elle qualifie même d’assez gênant. Je m’accoude à mon chariot de soins pour me donner un peu plus de contenance et je l’écoute, forçant un poli sourire aussi rassurant que possible sur mon sérieux.
« Monsieur, ce matin j’ai été voir mon médecin généraliste et il m’a dit que je souffrais d’une MST. Après l’examen qui lui a permis de poser le diagnostic, j’étais vraiment mal à l’aise et je n’ai pas osé lui demander ce que c’était exactement. Mais je sais que c’est grave. Il m’a même mis sous antibiotiques, vous comprenez? Miséricorde!! Je sais que c’est grave, hein, vous pouvez me le dire, vous? »
A ce moment-là, je me suis demandé comment expliquer ce qu’était une MST sans choquer ni heurter la sensibilité de la dame que j’avais en face. Pourquoi prendre autant de précautions pour quelque chose dont on essaie de lever le tabou? Peut-être parce qu’il s’agissait tout simplement… d’une sœur, qui n’avait certainement pas été très chaste ces jours derniers!
Oh my god, i’m shocked!!