Elle est inévitable depuis jeudi dernier avec cette nouvelle vidéo réalisée par le clipeur en série Jonas Akerlund (cf. les clips Ray of Light et Music de Madonna, Beautiful Day de U2, Come Undone de Robbie Williams...), où elle montre de manière subliminale sa chatte, sa butcherie fashion et sa nouvelle relation fusionnelle avec "Honey Bee" : la pop-pouffe du mois, voire de l'année, voire de la décennie si elle continue à ce rythme, c'est donc cette grue de Lady Gaga. Il faut dire que la marche vers la gloire commence à sérieusement s'accélérer pour la Gaga depuis quelques mois, notamment depuis la parution de The Fame Monster en novembre.
Alors, finalement, nouvelle Madonna ou pas ? Même constat qu'il y a maintenant presque un an : on n'en est qu'au premier album, alors il va falloir voir à se calmer deux minutes. En 2007, on hurlait partout que Mika était la révélation pop du siècle. Un album sans tube plus tard, on se gondole un peu moins. Donc, pour devenir le dixième de l'icône pop qu'est Louise Ciccone, Lady Gaga est certes sur la bonne voie (fans hystéros qui hurlent au génie dès qu'elle met une robe moche pas mettable, communauté gay à donf' derrière elle, Grammy Awards, places du concert à Bercy vendues en deux minutes...) mais elle va bientôt devoir s'atteler à la tâche la plus hardue si elle ne veut pas devenir un vague souvenir FM du début des 2010's : durer. En passant le cap du deuxième album, pour commencer (si on considère que The Fame Monster n'est pas un deuxième album), c'est-à-dire en évitant d'être bêtement répétitive, en en vendant au moins autant que le premier et en en extrayant au moins deux ou trois gros tubes ; ou, à défaut, en sortant un deuxième album plus discret avant de revenir encore plus forte avec un troisième album qui assoira sa légitimité pour de bon (cf. Madonna avec True Blue en 1986). Ensuite, en continuant de cultiver son look, son excentricité et son aura médiatique unique sans lasser, ce qui ne sera pas si simple que ça, car les tenues improbables de créateurs, ça ne marche pas éternellement, et physiquement Lady Gaga n'est pas ce qu'il est convenu d'appeler une bonnasse (grand pif, yeux qui se disent merde, petite maigreur) : à elle de capitaliser sur son charme atypique et de le faire passer à long terme pour le charisme de Tina Turner.
Bref, dans le décorum Gaga, Telephone n'est qu'une pierre de plus à l'édifice de la notoriété so 2010 que Lady Gaga se construit avec la subtilité d'un bulldozer, mais pas davantage que ses autres sinegueules l'œuvre culte qui en fera une mégastar (qu'elle est déjà, de toute façon) : über dancefloor et adoubé par le ouèbe comme Just Dance, clip événement comme Bad Romance, matraquage FM prévisible comme Poker Face, rien de neuf au pays des pop-pouffes, en somme. MTV va évidemment adorer (et en censurer la moitié lors de ses multi-diffusions), et les radios vont suivre, ne serait-ce que parce que c'est un duo et que deux charismes qui s'additionnent ne peuvent pas faire un vrai four. Ce qui aide bien, c'est évidemment que la chanson est bonne, dansante, entêtante voire assez earworm dans son genre. Perso, ça fait trois mois que je me l'écoute régulièrement sur mon iPud tant je la trouve efficace, un bon gros refrain répétitif à base de "yeah baby je chante dancefloor, je me sape pétasse et je pense relationship" me faisant toujours plaisir (je ne suis pas une dinde décérébrée pour rien). Le clip, jouant au petit jeu des références (Tarantino, David LaChapelle, Ridley Scott) et des placements produits totalement éhontés, devrait en tout cas faire son œuvre et amuser la galerie, qui selon son degré de passion pour la jeune volaille, criera au génie (une fois de plus) (car Britney peut clairement aller se rhabiller, face à la Gaga, au vu de ses récentes molles agitations en pilote automatique) ou sera simplement ce qu'elle est censée être : amusée.
D'ici ce déferlement forcément énoooooorme de diffusions et de pâmoisons, on sourira au moins de l'humour de Jonas Akerlund et de Stefani Germanotta qui ont glissé une petite allusion à l'ancienne rumeur qui voulait que la chanteuse soit hermaphrodite et ait un penis. Comme quoi, on n'est pas obligés d'en faire un drame...