Au dernier Salon du livre de Montréal, quand nous avons lancé notre livre, Anik et moi avons découvert notre côté groupie. Nous avons donc profité de notre statut d’auteures à succès pour commencer notre collection de dédicaces. Celle de Geneviève en faisait partie. Tout comme celle de Dominique Demers, de Josée Lavigueur et de Mère Indigne.
Voilà-ti-pas qu’après avoir vécu un bon moment de déprime, après avoir constaté :
- que je n’étais qu’une serveuse de restauration rapide à l’heure des déjeuners ;
- que je ratais mes patates pilées pour une raison stupide ;
- que j’étais découragée chaque fois qu’il me fallait faire une boîte à lunch;
Anik, pas diable mieux :
- se chicane avec PapaRelax pour une histoire de pommes de terre;
- frise la crise de mère à faire patienter ses trois filles pendant qu’elle cuisine le repas du soir;
- cherche de midi à quatorze heures des solutions miracles pour répondre à la question-qui-tue « qu’est-ce qu’on mange ? »;
- souffre de symptômes de sevrage lorsqu’elle ne mange pas sa portion de chips quotidienne.
Sensible, j’en ai déduit que vous aviez sans doute vous aussi bon nombre de questions existentielles en lien avec l’alimentation.
Fûtée, j’ai pensé que Geneviève O’Gleman pourrait assurément nous faire part de ses bons conseils.
Généreuse, je vous offre ici ses réponses à mes nombreuses questions dans une entrevue à la IEA?.
Voici donc la première partie de cette délicieuse entrevue.
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Julie, hyper excitée à l'idée que Geneviève accepte de répondre à toutes ses questions imparfaites - Bonjour Geneviève! Je suis toute excitée que tu prennes le temps de répondre à toutes mes questions imparfaites!
Geneviève, disponible malgré des journées de travail chargées - Tout le plaisir est pour moi! Je vais tenter de répondre spontanément à toutes tes questions amusantes et déculpabilisantes. J'en profite pour te dire que je viens de parcourir votre blogue, je le trouve très sympathique! Je me suis même déjà abonnée à votre fil RSS!
Julie, ravie - Merci pour tes bons mots! Dire que dans deux semaines, Anik et moi fêterons son premier anniversaire.. Bravo à toi aussi pour ton Rapido Presto. Mon exemplaire n'est pas encore tout taché de sauce, mais il s'en vient bien!
Geneviève, passionnée - Cent-cinquante recettes. Vite faites. Bien faites. Simples, elles sont prêtes en moins de temps qu'il n'en faut pour se faire livrer une pizza!
Julie, comblée -Pour ma part, j'ai eu plusieurs coups de coeur! Et j'ai particulièrement aimé la section des 60 idées en 5 minutes! Vingt entrées, vingt accompagnement, vingt desserts! (puis parcourant sa looonnnnggguuuee liste de questions et essayant de choisir les plus teintées d'imMÈREfection) Es-tu prête pour mes questions désarmantes?
Geneviève, dynamique - Oui!
Julie, dévoilant timidement un de ses grands défis - Je rencontre des difficultés (souvent) (beaucoup!) à faire aimer les légumes à mes enfants. À part de leur fredonner cette chanson de mon enfance (qui fait pourtant un malheur!) ou de donner des sobriquets au titre de mes recettes, as-tu d'autres idées?
Geneviève, sensée - Chez nous, les légumes n’ont pas de statut particulier. Ils sont toujours là dans l’assiette, à tous les repas, aux côtés des autres aliments. Il y a toujours 2 ou 3 légumes différents dans l’assiette.
Julie, surprise - C'est vrai? Autant?
Geneviève, inventive - Oui! Je varie les formes et les méthodes de cuisson. Crudités avec un burger, salsa fraîche avec un poisson, salade avec une brochette, légumes dans un sauté, légumes dans une sauce pour pâtes, en accompagnement d’une viande, en soupe, en potage, dans du riz…
Julie, salivant et rêvant presque de se faire inviter - J'avoue que ça a l'air tentant...
Geneviève- Il devrait y en avoir pour tous les goûts mais le truc ultime, c'est de ne pas insister. Notre responsabilité est de mettre les légumes dans l’assiette, mais pas jusque dans la bouche de notre famille ! Comme parents, on doit donner l’exemple et encourager à goûter. Mais sans partir en croisade. Pour ma part, il m'arrive de laisser des légumes dans mon assiette quand je n’ai plus faim. C’est normal que ma fille le fasse aussi, non?
Julie, timide d'aborder un autre sujet chaud qui lui a valu plusieurs bonnes discussions avec PapaZen - Mais justement... si elle laisse des aliments dans son assiette ou, pire, si elle touche à peine à son repas, ta fille a-t-elle droit à son dessert?
Geneviève, pleine de bon sens - Oui, bien sûr ! Le dessert n’est pas une récompense ni une punition. C’est la suite du repas et on en prend si on a faim pour en prendre.
Julie, tentant de retenir la leçon - Tu crois donc que c'est indépendant du repas?
Geneviève, poursuivant - Assurément! Je suis certaine que, parfois, tu prends du dessert et que parfois tu n'en prends pas, non? Pour ma part, je décide à chaque repas. Si on en revient à ma fille, je tiens à deux règles simples. Un: elle doit attendre que tout le monde soit rendu au dessert avant de manger le sien. Et elle reste à table avec nous pour jaser. Deux: si elle a mangé du bout des lèvres son plat principal, elle n’aura pas droit à une plus grosse portion de dessert pour combler le manque. Elle n’aura pas plus droit à autre chose une demi-heure après le repas, non plus.
Julie, se remémorant certaines scènes désormais célèbres de PetiteSoeur - Mais ce n'est pas toujours facile à gérer...
Geneviève, acquiesçant - Effectivement, ça peut sembler strict, mais ça doit se faire sans crise et sans chantage. Je crois que lorsque les enfants connaissent les règles du jeu, tout se passe bien. Ma fille nous a aussi testés à quelques reprises. Maintenant elle comprend aussi qu’il y a des soirs où c’est notre repas préféré au menu et d’autres soirs, c’est le repas préféré d’un autre membre de la famille. Chacun son tour… Et du côté des parents, on comprend qu’il y a des soirs où elle a faim et d’autres moins…
Julie, appréciant la logique - Logique! Mais dis-moi, puisque la cuisine est ta passion, comment réussis-tu à partager ce plaisir avec ta fille? Comment s'y prendre pour apprendre à nos enfants à cuisiner?
Geneviève, pratico-pratique - La cuisine n’est pas un territoire réservé aux parents ! On devrait faire une place aux enfants à nos côtés. Un tabouret, un peu de patience et de flexibilité, voilà tout ce que ça prend ! Il faut accepter que ce sera plus long que d’habitude et que la cuisine sera un peu plus sale à la fin. On choisit son moment...
Julie, souriant - On met un frein à nos élans de pédagogue si on a eu une journée infernale?
Geneviève - Si on est épuisée, ou affamée, ce n’est pas le moment. On n’aura pas de patience. Choisissez un moment tranquille sans contrainte de temps. Déléguez des tâches à la mesure de votre enfant. Sortir des ingrédients du garde-manger, mesurer, mélanger, casser un œuf, verser du lait… les enfants sont capables de faire bien des choses lorsqu’on prend le temps de leur expliquer comment faire.
Julie, se remémorant un autre épisode "cocasse" où GrandeSoeur avait tenté de râper du fromage sur le côté de la râpe destiné à la cannelle (et au "bonheur" éprouvé à tout nettoyer) - Oui, une bonne dose de patience. Et une pincée d'humour!
Geneviève - J'espère ne pas provoquer de scandale, mais savais-tu que ma fille savait utiliser un couteau (un vrai) avant de fêter son troisième anniversaire? Toutefois, cela dépend du caractère de l'enfant et cela ne se fait pas fait du jour au lendemain! Un p'tit distrait ou une grande passionnée n'auraient peut-être pas gagné ma confiance si rapidement. Mais ma fille est "grande" malgré ses 5 ans et elle a toujours eu de la facilité à se concentrer. Elle a d’abord utilisé un couteau jouet, ensuite un couteau à pique-nique, ensuite un couteau à beurre et finalement un couteau d’office (couteau à patates). Sous ma supervision, je lui ai montré où placer ses doigts, où regarder, comment placer la lame… je l’ai épaulée et aujourd’hui, je me sens rassurée de savoir qu’elle sait manipuler un couteau. Elle sait que c’est dangereux et que c’est une marque de confiance à son égard. Elle sait qu’elle doit toujours être supervisée d’un adulte lorsqu’elle utilise un couteau... Bref, je pense qu'il faut se faire confiance, y aller avec son instinct de
parent qui connait bien son enfant.
Julie, franchement impressionnée - Je suis franchement impressionnée!
Geneviève - Il faut savoir qu'en interdisant aux enfants de manipuler un couteau, l’effet contraire peut se produire. Les couteaux deviennent si attirants qu’ils voudront les prendre lorsque vous aurez le dos tourné! Cuisiner avec son enfant, c’est comme jouer avec son enfant. On doit lui laisser de la liberté, on doit lui montrer comment faire sans le faire à sa place. Ne pas perdre de vue le plaisir de cuisiner, c’est l’ingrédient principal pour ne pas rater sa recette. Avoir un peu de farine sur le bout du nez, ça fait bien rire les enfants. Et ça crée de bons souvenirs !
Julie - Geneviève, j'ai beaucoup appris à placoter avec toi. Et j'ai une pile d'autres questions pour toi. J'aimerais connaître tes recettes pour contourner mes péchés mignons (et ceux d'Anik!). J'aimerais aussi savoir si la parfaite nutritionniste que tu es se permet quelques imMÈREfections. Seras-tu des nôtres demain pour te prêter au jeu?
Geneviève - Mais certainement! Et nous en profiterons pour parler du tirage!
Julie - Tu me voles les mots de la bouche!
Enfants et légumes? Enfants et desserts? Enfants et apprentissage de la cuisine?
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Pour consulter le site de Geneviève O'Gleman (et mettre en pratique le conseil de la semaine)
Pour en savoir davantage sur son livre Rapido Presto (et vous en sortir haut la main les soirs de semaine!)
Pour visionner ses capsules (et avoir plus d'un tour dans votre sac... oups, votre boîte à lunch!)
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Pour participer au tirage (il suffit de répondre à la question de mardi!)