Petite suggestion de lecture : Merleau-Ponty, L'œil et l'esprit. Il serait bien inutile, vain et présomptueux d'en faire ici un résumé ou de dire "pourquoi ça a de l'intérêt". Et comme toute la philosophie, et aussi toute lecture, ça n'aurait pas grand sens de n'en lire qu'un texte, qu'un livre : même avec un si beau titre. Merleau-Ponty est un inconnu du "grand public" et un exclu du lycée. On le découvre généralement à la fac (ou en prépa...). En plus d'être philosophiquement riche, le texte proposé ici est très bien écrit. Ce n'est pas un hasard ou une remarque anodine étant donné l'objet du texte.
En voici deux citations prises comme au hasard :"Visible et mobile, mon corps est au nombre des choses, il est l'une d'elles, il est pris dans le tissu du monde et sa cohésion est celle d'une chose." (II, p.19)
"Or, cette philosophie qui est à faire, c'est elle qui anime le peintre, non quand pas il exprime des opinion sur le monde, mais à l'instant où sa vision se fait geste, quand, dira Cézanne, il "pense en peinture"." (III, p.60)
On oublie souvent (pas tout le monde bien sûr et heureusement) d'apprécier le style d'un philosophe. Les étudiants se jettent sur un texte comme pour le désosser. Une lacune qui conduit, et ce n'est pas une contradiction, à rester à un plan grammatical d'une pensée. Or, dans les textes des plus grands philosophes, il existe de ces tournures incroyables, de ces phrases inventives, de nouvelles syntaxes à côté des nouveaux concepts. Il y a même parfois un grand sens de l'humour.
L'enseignement de la philosophie étant une vraie lutte contre les clichés qui étouffent ou maltraitent la philosophie, voici, comme en bonus, un recueil de textes commentés par celui qui fut mon directeur de mémoire officieux, Guillaume Pigeard de Gurbert. Je lui transmets par le réseau toutes mes amitiés.
La phénoménologie dans l'encyclopaedia universalis.
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