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La mémoire des murs

Publié le 16 mars 2010 par Yelyam

La mémoire des mursLes murs se souviennent mieux que moi de ce que j’ai vécu.

Dans le tourbillon de ma vie, de tous les événements que je vis, des rencontres que je fais, il m’arrive d’oublier.

Oublier des détails d’épisodes vécus. Voire parfois d’oublier l’essentiel, mais ça, c’est une autre histoire…

Ainsi, un jour me voilà à discuter avec une personne arrivée à Bruxelles depuis peu. Elle m’explique l’énergie de la première maison où elle a vécu. Une maison étrange, avec des paumés à tous les étages : drogués, alcooliques, dépressifs, homo pas sortis du placard, mais aussi des personnes dont c’est tout simplement le premier appartement. Ceux-là ne restent pas longtemps.

Très vite, à force de parler, je me rends compte que j’ai moi-même vécu dans cette maison. Et qu’en effet : il s’agissait de mon tout premier appartement…

De là, commence une discussion autour de voisins que j’aurais peut-être connus, sauf que mon passage date d’environ dix ans avant cette discussion, aucune des personnes d’aujourd’hui n’y vivait à l’époque.

Ensuite, l’ami me raconte une des histoires de la maison : l’histoire du cadavre dans les escaliers.

C’est glauque et effrayant comme histoire. Je l’écoute cependant intéressée….

Il me raconte qu’il se dit dans la maison, qu’un jour une des habitantes a trouvé un cadavre. Moult histoires circulent sur cet épisode et moult questions. Personne n’a jamais connu les tenants et aboutissants de l’affaire, mais c’est l’événement de la maison.

Je l’écoute, jusqu’à ce que je commence à me sentir mal à l’aise à force d’entendre des détails qui font écho dans ma mémoire…. je réalise que l’histoire du cadavre dans les escaliers… c’est mon histoire !

L’habitante en question c’est moi…. sauf qu’évidemment, pour l’avoir vécu, je sais que le cadavre dont on parle n’en était pas encore un quand je l’ai trouvé, mais qu’en effet, sa mort était déjà programmée….

J’étais donc là, depuis dix minutes, à entendre un épisode de ma vie que j’avais effacé de ma mémoire, oublié, passé à autre chose… mais les murs de la maison ont meilleure mémoire que moi…..

C’est ainsi que j’appris que j’étais un des personnages d’une légende urbaine d’une maison à Saint Gilles.

Et me voilà à me demander si je regrette ou me réjouis du fait que les murs ne puissent pas parler….


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