J’amenais mes filles à l’école. Nous traversions le préau fermé qui est une sorte de salle des pas perdus, si on
veut !
Une maman que je croise souvent à cette heure-ci était en train d’essayer de s’en sortir avec ses filles. La grande était directement partie installer ses affaires, tandis que la petite V* était en train de rendre chèvre sa maman… Et donc j’avais mes deux marmailles qui couraient ou restaient immobile… La petite est d’une cool attitude qui rend folle mon Taz, elle est balaise c’te petite !
Et donc je hausse le ton et voilà mes deux puces qui rentrent dans le rang et zou je dépose les affaires de la petite, les affaires de la grande, la petite, et la grande, bisous, à tout à l’heure et hop, marche arrière vers la voiture.
Et là je suis interpelée par cette maman encore affairée avec sa fille :
Elle : « Elles ont l’air obéissantes vos filles »
Moi : « Oui, elles le sont, mais il faut dire que je ne leur ai jamais laissé un autre choix que celui de m’obéir, je ne les ai jamais laisser discuter, je suis une maman solo, je n’ai pas le droit de me laisser déborder sinon ce serait l’enfer »
Elle : « Ah mais moi aussi je suis pourtant toute seule le matin, toute seule le soir, mais ma petite V* rediscute tout, les vêtements, l’heure du coucher et j’en passe ! »
Moi : « Elle fait parce que vous la laissez faire. Si vous l’arrêtez au tout début, voire avant qu’elle ne commence, c’est plus efficace. Mais je vous l’accorde mes filles sont faciles, mais je me suis tout de suite facilité les choses ! »
Sur ce on a parlé de l’anniv et de la petite fête de ma grande à laquelle sa fille est conviée. Bref.
Les gens ont le tort de penser que les limites sont des choses déplaçables en fonction du degré d’acceptabilité du gamin et à la moindre protestation véhémente, le parent a peur d’être abusif et recule. C’est un tort. Une fois que VOUS avez décidé de la limite. VOUS et non votre enfant (lui ne sait pas les conséquences, vous OUI), vous vous y tenez à chaque fois. CHAQUE FOIS sans jamais déroger. Si vous y dérogez, vous le faites consciemment et vous dites à votre enfant « Je suis d’accord pour cette fois-ci, c’est exceptionnel, la prochaine fois on fera comme d’habitude »…
Pour moi c’est une chose qui me paraît simple parce que j’ai toujours agi ainsi dès leur plus jeune âge et je récolte depuis longtemps les fruits de ma conduite et par voie de conséquence, de la leur, qui est franchement, exemplaire…
Ce qu’il faut comprendre c’est que sa propre tranquillité, sa future tranquillité on se la forge immédiatement, dès 2 ans ½ -3 ans, les mauvaises habitudes sont prises et il est difficile de revenir en arrière et de changer de méthode. Pas impossible, mais plus compliqué. Car cela impose d’être encore plus ferme… Mieux vaut l’être tout de suite !
Et pas des limites à deux francs où le môme les dépasse et la maman fait mine d’être offusquée avant de dire un « comme tu es mignon mon bichon ». Ce n’est pas une limite et l’enfant ne risque pas de le prendre comme tel !
Bref, il faut être logique 5 minutes. On n’a rien sans rien ma bonne dame. Il faut prendre sur soi un petit peu et arrêter de penser que parce qu’on va être intraitable sur certains points, on va devenir un monstre.
Ca me saoûle un peu les mères qui se plaignent de la façon dont leurs enfants se comportent alors qu’elles n’ont rien fait pour que leurs enfants agissent autrement. Je ne parle pas des enfants difficiles, ceux-là existent… Mais tout enfant n’a pas un gêne difficile, et s’il l’est c’est à cause d’un défaut d’autorité…
Chacun ses limites, l’essentiel c’est de ne pas déborder, ni dans un sens, ni dans l’autre, et ce qui est vrai pour les adultes, doit être aussi vrai pour les enfants. Encore plus, même !
Bref, c’est un truc qui me fout en rogne.
Je me souviens quand mon père était pharmacien et que je travaillais avec lui, l’été (faire la poussière sur les boîtes de médicaments, c’est pas passionnant mais bon ça rapporte un peu de sous), je voyais des mères débordées, qui rentraient dans la pharmacie, bondée, avec des chiards infernaux qui démontaient la vitrine, ou trifouillaient les boîtes de médicaments. La mère, aussi énergique qu’un escargot, shootée au Lexomil se contentait de dire « Attention, sinon le pharmacien va te gronder »… Ca me faisait bondir et je sentais mon père qui avait bien envie de lui expliquer que c’était à elle d’engueuler son mouflet si nécessaire et pas à un inconnu… Comment se déresponsabiliser de son rôle en une seule phrase qui paraît incongrue ! Non, ton mouflet est un merdeux c’est à toi de te coltiner les conséquences !
Bref. Je pourrais tenir des heures sur le sujet.
Mais renoncer à l’autorité pour une mère, en faveur d’un rôle tout sucre tout miel, ce n’est pas rendre service aux mômes. Une mère doit aimer et être ferme, le tout à bon escient.
Le plus difficile étant de ne pas culpabiliser de devoir dire « Non » à son gamin. Je ne parle pas du « non » sur lequel on revient en embrassant son gosse et en s’excusant de lui avoir dit « non ». Je veux dire un « non » quoi. Incontournable. S’il essaie, y’a sanction. Point.
C’est la seule manière de faire. Et c’est celle qui est la plus reposante.
Quand je vois mes voisins d’en dessous avec des enfants de 8 et 5 ans, qui ont à faire face à longueur de temps à des caprices sans fin dès que les parents essaient de leur imposer un truc. Le coucher est un enfer tous les jours pour eux. Des crises de cris, de pleurs (forcés et absolument pas véridiques), de contestations, le grand, la petite, les deux en même temps, les parents qui hurlent par-dessus sans le moindre résultat, pendant 30 mn avant que le silence se fasse ! Mais où vont-ils sinon droit dans le mur ! Et le pire c’est que ce sont les mêmes gosses, qui, une fois ado viennent pourrir leurs parents et nécessitent un « grand frère » comme l’émission le propose.
Si je devais donner un seul conseil à une maman qui sent que son enfant essaie de la déborder c’est : aide-toi parce que c’est sûr, sur la question, le ciel ne t’aidera pas !
;o)