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Publié le 17 mars 2010 par Fbruno

L'Église se consacre actuellement à la campagne de sensibilisation en faveur du denier de l'Église. Si les moyens de communication se perfectionnent, l'information sur les ressources financières de l'Église n'est pas toujours très claire dans l'esprit de beaucoup de catholiques. Quelques initiatives sortes de l'ordinaire.

Par le Père Ludovic Lécuru

Le denier de l'Église est la libre participation financière annuelle des catholiques en faveur de la vie de leur diocèse. Première ressource de l'Eglise, le denier représente près de 45% de ses recettes globales. Il est destiné à assurer la vie matérielle des prêtres et la rémunération des laïcs salariés en mission dans l'Église.

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D'autres ressources existent dans l'Église. En France métropolitaine, les quatre principales sont donc le denier collecté annuellement. Ce à quoi il faut ajouter la quête collectée au cours des messes, qui représente près d'un tiers des revenus, et les offrandes faites à l'occasion de baptêmes, de mariages, d'obsèques. C'est ce qu'on appelle le casuel, qui représente 15%. Sans oublier les offrandes de messes, dons effectués pour faire célébrer une messe à une intention particulière. Comptez près de 12% en moyenne. En général, les campagnes d'information sur le denier du culte invite à donner soit l'équivalent de 1% de ses revenus annuels, soit 10% de ses impôt, soit encore la valeur de 2 ou 3 journées de travail. Il faut savoir que si l'on est imposable, on peut déduire 66% du montant du don réalisé. Ainsi, en donnant 200€, on peut bénéficier d'une remise d'impôt de 132€, et le don revient en fait à 68€.

Si les campagnes de collecte viennent d'être lancées dans une majorité des diocèses français, il est possible de donner toute l'année. En chiffres pour l'année 2007, on compte un total de 209 millions d'euros (en hausse de 2,4 % par rapport à 2006), pour 1 450 000 de foyers-donateurs, dont le montant du don moyen est de 144 euros.

Il n'existe pas de comptes globalisés pour l'Église catholique en France. Chaque diocèse est autonome et gère ses propres ressources en fonction de ses priorités. Pour cela, l'évêque est assisté d'un économe diocésain et d'un conseil aux affaires économiques. Mais globalement, en France métropolitaine, les charges diocésaines se répartissent entre le traitement et les retraites. Le traitement des prêtres, identiques à celui des évêques, varie de 770 à 973 €. D'autres charges de personnel existent un peu partout dans les diocèses, notamment la rémunération des religieuses mises à la disposition des diocèses par leur congrégation et celle des laïcs salariés. Si une très large majorité de laïcs sont bénévoles, il ne faut pas oublier que 5 000 environ sont rémunérés entre le niveau du SMIC et 1 480 € net mensuels. Charges qui comprennent les cotisations sociales.

Il convient d'ajouter à ces frais salariaux les frais de gestion, de fonctionnement et d'entretien, en particulier les charges liées à l'immobilier. Les diocèses financent la construction, les grosses réparations et l'entretien des églises qui leur appartiennent, c'est-à-dire celles construites après 1905, soit plus de 2000 édifices. Les diocèses ont en outre la charge de l'entretien des presbytères et salles de réunion appartenant au domaine privé des communes, ainsi que la charge de la construction, de l'intégralité des réparations et des impôts afférents à ces mêmes locaux lorsqu'ils appartiennent à l'Église. À noter que la loi interdit aux diocèses la possession d'immeubles dits « de rapport ». Ces frais de gestion, de fonctionnement et d'entretien, représentent généralement plus du quart des charges diocésaines.

De tels détails n'apparaissent pas sur toutes les affiches de campagne en faveur du denier. De plus, un grand nombre de catholiques amalgament tout simplement la quête du dimanche et le denier. Se pose alors aujourd'hui la question d'une campagne réellement pédagogique. Le diocèse de Fréjus-Toulon a tenté d'y répondre d'une manière originale. Le service de communication a réalisé une vidéo dont le cadre s'inspire du film à succès « Le petit Nicolas ». Autour du repas de la 1ère communion du « petit Maximin » (un saint cher au diocèse du Var), se retrouvent parents, frère, sœur, grands-parents, parrain et marraine, tous pleins d'idées reçues sur le denier de l'Église, et en général toutes fausses. Au milieu, le Père Hervé rectifie le tir et éclaire tout le monde sur l'importance d'aider financièrement l'Église. Il apporte quelques chiffres et sensibilise les moins convaincus. Il en parle simplement parce qu'il est persuadé que l'Église renforcerait son action pastorale et sa visibilité avec des moyens financiers supplémentaires. Le Père Hervé prend la peine d'énoncer, au milieu de convives très intéressés parce qu'ils apprennent des tas de choses, que la quête du dimanche, les offrandes de messe, celles faites au cours d'une cérémonie religieuse et le denier de l'Église, ne se confondent pas. « Il y a plusieurs décennies, explique Yann de Rauglaudre, responsable de la communication dans le diocèse, collecter le denier était relativement simple : des enveloppes distribuées et les fidèles participaient. La multiplicité des sollicitations associées à une sécularisation confirmée par les sondages a rendu obligatoire une sensibilisation. Les personnes se disant catholiques et qui ne contribuent pas à faire fonctionner l'Église sont majoritaires. Il faut donc entrer en contact avec ces personnes par tous les moyens ». Ici, c'est donc une vidéo déclinée en affiches, tracts vidéo et site internet. Vidéos et supports classiques ont été repris par d'autres diocèses dont les évêques ont le souci de rappeler que c'est grâce au soutien financier de chaque catholique qu'un grand nombre de prêtres peuvent se donner au service de l'Évangile.


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