La prière du prêtre

Publié le 16 mars 2010 par Fbruno

La prière du prêtre est, « par définition », la liturgie. « Liturgie » est un mot qui veut dire « action pour le peuple » ou « action du peuple ».

Il y a d'abord l'Eucharistie. Et c'est le Christ qui est alors prêtre. C'est-à-dire qu'il offre à Dieu les vies de tous. Il s'offre en premier à Dieu le Père, comme il l'a toujours fait et par quoi il est Fils. Et le Père s'offre comme il l'a toujours fait, par quoi il est Père ! Mais maintenant qu'il s'est fait homme, ce mouvement vers le Père, il le fait en nous entraînant, en nous emportant avec lui. Et la présence de Dieu, en retour, s'offre à nous, à nouveau par l'intermédiaire du Christ en son corps qu'est l'Eglise assemblée. Le prêtre est évidemment au cœur mais non pas au centre de cette liturgie.

Pourtant cette prière, eucharistique en premier lieu, repose sur un socle, un soubassement qu'est le bréviaire, la prière des heures (5 pauses dans la journée). Le prêtre est invité à y être parfaitement fidèle. C'est même l'objet d'une des promesses liées à l'ordination, à la différence de la messe. Il s'agit là aussi d'une liturgie, non seulement parce qu'elle a des formes ritualisées, mais parce qu'elle est faite, certes par l'intermédiaire des consacrés, mais surtout elle est pour et par le peuple.

Ces deux formes de prière liturgique, le prêtre leur donne de la matière, de la chair, pourrait-on dire, en portant sans cesse vos intentions, les soucis de tous, ceux dont il a connaissance et ceux qu'il suppose. Plusieurs fois par jour, vous habitez sa prière, des visages traversent ses pensées. ça ne dérange pas du tout que vous nous confiiez vos soucis, vos joies ou vos épreuves, au contraire !

Le fait que le prêtre soit tout entier offert, ouvert à ce ministère qu'est le service du peuple, fait de toute sa prière une « liturgie ». Cependant, il reste qu'il a aussi une prière plus « particulière », liée à sa personnalité. Ce sera alors, la Lectio Divina, l'Adoration, ou autre… Vous voyez bien que ces types de prière, cet habitus de la prière est quelque chose que les fidèles chrétiens peuvent aussi vivre. La messe, évidemment, mais pas au même titre, l'Office des heures, les temps de prière et même l'offrande de soi. Ce que le prêtre fait par consécration de sa vie, chacun peut le faire en partie, c'est le Corps tout entier qui est tendu vers son accomplissement. Il est ainsi offert à Dieu, ouvert à sa venue. Quelques questions pour aider à la discussion

Dans ce qui est dit là, quels sont les aspects que vous découvrez ? Quels sont ceux qui vous paraissent importants qu'un chrétien sache ? Comment vous associez-vous au premier point, l'Eucharistie ? Votre propre prière peut rejoindre tel ou tel autre aspect, comment ? Quand ?

La parole de Dieu

Saint Paul aux Romains, chapitre 12

Je vous exhorte donc, frères, par la miséricorde de Dieu, à vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu : c'est là le culte spirituel que vous avez à rendre. Et ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait. Au nom de la grâce qui m'a été donnée, je le dis à tous et à chacun : ne vous surestimez pas plus qu'il ne faut vous estimer, mais gardez de vous une sage estime, chacun selon le degré de foi que Dieu lui a départi. Car, de même que notre corps en son unité possède plus d'un membre et que ces membres n'ont pas tous la même fonction, ainsi nous, à plusieurs, nous ne formons qu'un seul corps dans le Christ, étant, chacun pour sa part, membres les uns des autres. Mais, pourvus de dons différents selon la grâce qui nous a été donnée, si c'est le don de prophétie, exerçons-le en proportion de notre foi ; si c'est le service, en servant ; l'enseignement, en enseignant ; l'exhortation, en exhortant. Que celui qui donne le fasse sans calcul ; celui qui préside, avec diligence ; celui qui exerce la miséricorde, en rayonnant de joie. Que votre charité soit sans feinte, détestant le mal, solidement attachés au bien ; que l'amour fraternel vous lie d'affection entre vous, chacun regardant les autres comme plus méritants, d'un zèle sans nonchalance, dans la ferveur de l'esprit, au service du Seigneur, avec la joie de l'espérance, constants dans la tribulation, assidus à la prière, prenant part aux besoins des saints, avides de donner l'hospitalité.

Pour la méditation du texte

La mise en page de ce texte vous permet de repérer sa cadence. Vous voyez bien les séries ; série de 7, série de 12.

Attachez-vous aux trois premiers versets. Chacun vaut de l'or.

Le mot « sacrifice » du verset 1 gêne souvent, dites alors : « offrande ».

Le verset 3 est une sorte de développement de : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Pierre Hayot