Ma douce schizophrène,
Sur ton secrétaire rouge, je viens de trouver le brouillon d’une lettre adressée à ton amant. Tu menaces de me quitter et puis c’est lui que tu quittes. C’est ton problème, tu ne peux pas t’empêcher de voir double. Chacun ses tics : toi, le goût des paires, moi, celui de la duplicité.
N’aie pas peur de ta propre ombre. Car cette autre femme que tu fantasmes, ce n’est autre que toi ! Et puis ton amant, ce n’est autre que moi !
Ne t’inquiète pas, si tu t’ennuies de cet amant-là, je changerai de garçonnière et j’inventerai encore et encore une nouvelle vie pour toi. Chacun sa folie, tu es la mienne. Ca ne me dérange de me démultiplier pour toi, de me travestir en amant, je t’aime comme deux hommes à la fois !
Je t’embrasse sur tes deux lèvres rubis,
Ton mari, ton agent double