Véronique essuie la face de Jésus
Le cortège continue sa marche : une femme sort d’une maison, s’approche du divin condamné couvert de sueur, de crachats et de boue ; elle se jette à ses pieds, essuie son visage pâle, sanglant, défiguré, puis elle l’adore comme son Dieu, mais pour cela il a fallu qu’elle traverse la foule ; peu importe, elle s’avance à la face des soldats pour voir Celui qui a su gagner avec sa confiance tout son cœur.
Ah ! c’est qu’elle veut proclamer bien haut et sans respect humain, l’acte de réparation, de respect, d’adoration, d’amour et de dévouement qui lui est dû à lui, le plus beau des enfants des hommes, réduit par amour pour eux à cet état humiliant. Véronique, en rentrant chez elle, trouve le visage du Christ imprimé sur le voile dont elle s'est servie pour essuyer son visage.
Le Sauveur, par là, veut la récompenser de son courage et de la sincérité de son amour qui l’ont élevée au-dessus de toute crainte.
Véronique doit être mon modèle à cette heure douloureuse où l’on renouvelle la Passion du Sauveur.
Quand je le sentirai calomnié, injurié, couvert de boue, de crachats, et de sang, par ceux qui veulent le mettre à mort jusque dans l’âme des petits, je l’élèverai au-dessus de toute crainte pour me proclamer son défenseur vaillant, et, de tout mon être, s’élèveront des actes de confiance et d’amour, d’autant plus nombreux et plus ardents que le je sentirai plus méprisé.
Prière
Mon Jésus, c’est sans crainte que je montrerai mon amour et ma fidélité. Je vous aimerai d’autant plus que vous serez haï ; je vous serai d’autant plus dévouée que je sentirai qu’on veut anéantir votre gloire.
Mais en retour, je vous demande de graver en mon âme vos traits ineffables de vertus que vous voulez retrouver dans l’âme de vos vrais amis.