La première conséquence du fait de ne plus avoir boulot, c'est que très vite, tu n'as plus d'argent. Et quand tu es Parisien(ne), ton premier poste de budget c'est ton
loyer.
Sauf si bien sûr, tu t'appelles Bichette et que Mango est ta seconde maison, rapport au fait que tu es
indéniablement attirée par cette boutique à chaque fois que tu vas à Châtelet. Mais passons.
Donc dans mon cas : plus de tunes, donc plus d'appart.
Snif... ou pas !
J'ai officiellement emmenagé ce week-end en banlieue (là où t'as même plus de métro, t'es obligée de prendre des
sortes de train qu'on appelle RER) et j'ai donc quitté mon appartement. Il aura été mon premier appartement parisien et j'espère qu'il y en aura plein d'autres derrière.
Mouais, c'est un peu creux comme réflexion en fait. Puis ça ne s'est pas tout à fait passé comme
ça.
En fait, j'étais en train de passer l'aspirateur sur les plinthes et...ah oui, j'en profite pour dire que cette
histoire de déménagement me donne un alibi afin que vous croyiez pas que je passe toujours l'aspirateur sur les plinthes. Alors qu'en fait si. C'est un vrai nid à poussières. Dites-moi que vous
le faites vous aussi.... Ok, je suis une sale maniaque irrévocable.
Donc je passais l'aspirateur, activité qui pousse la femme à réflechir, tout bon macho sait cela et je
réfléchissais à cet appart que j'étais en train de quitter.
C'est vrai que je l'aimais bien, que je l'aimais beaucoup. Que pendant longtemps je n'en suis pas revenue de toute
cette place et ce confort que j'avais.
Je me suis souvenue qu'il fut le théâtre de dîners arrosés et enfumés avec mon Canard, de photos cinglées avec mon
Patapon, de discussions passionnées avec mon Sage et puis il abrita mes débuts avec mon chéri.
Mais en fait... je le quittais souvent à l'aube pour le retrouver seulement à la nuit. J'y mangeais, je me collais
sur mon ordinateur et j'y dormais. Je m'y suis souvent écroulée après des soirées trop arrosées. J'y ai rêvé longtemps d'un mec fantasmé, bref, je n'y ai pas vraiment vécu.
Je ne connaissais rien de mon quartier, je partais le week-end la plupart du temps et je ne l'investissais pas
comme je pensais qu'on devait investir un appart.
Quand je me suis retrouvée au chômage, il est soudain devenu un lieu plus fréquenté. Et j'ai commencé à sentir les
murs se rétrécir. J'étais submergée d'angoise, je m'endormais la boule au ventre chaque soir alors que je ronflais comme un bébé lorsque je dormais ailleurs la plupart du temps. J'ai commencé à
ne plus l'apprécier, à le trouver cher, trop cher. Je l'ai vu comme un poids, un truc dont je devais me débarrasser.
Alors certes, cela me fait un pincement que de le laisser, déjà parce qu'il représentait une sorte d'indépendance
- même si ne nous leurrons pas, mamanetpapa le sponsorisait pas mal - et également parce que je suis une fille comme ça, qui fait très mal son deuil, qui s'accroche aux
choses,etc.
Mais finalement, c'est un peu comme avoir aimer quelqu'un qu'on a peu connu, ou assez mal, et se dire qu'on avait
déjà la tête ailleurs.
Plus que la fin d'une période, je crois que c'est nettement le début d'une autre !