l'entonnoir

J’ai vu le tout qui s’en allait,Le peu de choses que j’aimaisDe mes enfants la providence,Et pour d’autres des pas de danse.J’ai vu dans la prunelle de ses yeux,Tout le désir amoureux,L’excitation de la poursuite,La couverture aux trous de mites,Un vieux bouillon dans la marmiteRien de plus, peut-être une cuite,C’est sans façons et sans égards,Que j’ai repris cet entonnoir,Celui qui aspirait ma vie,Et me rongeait sous l’établi,Et de ce triste corps à corps,Je n’ai pas fait beaucoup d’efforts,J’ai donc perdu mes contenances,Et de sauver les apparences,En faisant croire être occis,Mais par là sortir de cette vie.De n’avoir jamais pu aimer,J’ai pu briser  ces encore nés,Tous bavant de l’impatienceDe perpétuer mes souffrances,Tout juste un an ou quelques moiIls ont volés mes apparences,Mais oser à perdre son âme,Je n’aurais jamais cru à la palme,Le sang qui giclait de mon corpsAvait purifié les remordsJe suis parti presque endormi,Mais de vivre j’ai réussi