La couleur de mes jours

Publié le 24 mars 2010 par Anaïs Valente

J'ai regardé une émission passionnante sur la mémoire.

Après divers reportages touchants (un père de famille ayant tout oublié suite à un AVC, une quarantenaire atteinte d'Alzheimer, des victimes de faux souvenirs induits), je découvre Daniel Tammet, auteur de « Je suis né un jour bleu », autiste savant aux capacités incroyables.  Incroyable car il a une mémoire phénoménale.  Il a pu réciter plus de 20000 chiffres après la virgule du Pi (moi je connais juste 3,14).  Ça a duré cinq heures.  Il fait partie des cent génies vivants, excusez du peu.

Il raconte donc que pour lui, les chiffres ont des couleurs.  Et des formes.  Et ce qu'il raconte, c'est beau.  Ça vient d'un autre monde mais c'est beau.  Le six est noir.  Le un est blanc.  Le huit, ce sont des lucioles qui volent.  Le neuf est grand, très grand.  Il raconte bien.  C'est étrange et magique à la fois.

Etrange, passque moi aussi, je donne des couleurs à des choses.  Ne riez pas, c'est ainsi.  Pour être précise, je donne des couleurs aux jours.  Enfin, ce n'est pas que je les donne, c'est que pour moi, les jours ont des couleurs.  Depuis toujours.  Ou d'aussi loin que je me souvienne, amen.

Ainsi, le lundi est jaune.

Le mardi orange.

Le mercredi rouge.

Le jeudi bleu.

Le vendredi mauve.

Le samedi, pas de couleur.

Le dimanche est noir.

C'est comme ça, que voulez-vous que je vous dise ?  Et c'est comme ça depuis mon adolescence, sauf qu'à l'époque le samedi avait une couleur aussi, peut-être le vert.  A moins que le lundi n'aie été vert dans une vie antérieure.  J'ai moins de mémoire que Daniel Tammet, c'est clair et net.

Mais, cette idée de mettre des couleurs sur les mots, suis-je la seule à l'avoir eue, hormis Daniel ?  Vous, chers lecteurs, ça vous parle ?

Faut quand même que je vous avoue quelque chose...  Je ne pense pas que ces couleurs, chez moi, soient révélatrices d'un talent quelconque du genre de celui de Daniel Tammet (ça, vous le sauriez, si j'étais surdouée ou un génie).  Je pense plutôt que c'est simplement dû à ... Télé Star, puis Ciné Revue, que je lis depuis toujours.  Chaque jour a sa couleur, dans les magazines télé... ça a dû m'influencer.

Je sais, c'est bien moins glamour que d'être un des cent génies actuellement vivants.