Magazine Humeur

Prières de la 5ème semaine de carême : jeudi

Publié le 25 mars 2010 par Hermas

HUITIEME STATION DU CHEMIN DE CROIX

Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent sur lui

/V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
_. Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

De l’Évangile selon saint Luc 23,28-31

Il se retourna et leur dit : «Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Voici venir des jours où l’on dira : ‘Heureuses les femmes stériles, celles qui n’ont pas enfanté, celles qui n’ont pas allaité !’ Alors on dira aux montagnes : ‘Tombez sur nous’, et aux collines : ‘Cachez-nous’. Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec 

 

MÉDITATION

Écouter Jésus alors qu’il fait des reproches aux femmes de Jérusalem qui le suivent et qui pleurent sur lui nous fait réfléchir. Comment le comprendre ? Ne s’agit-il pas de reproches adressés à une piété purement sentimentale, qui ne devient pas conversion et foi vécue ? Il ne sert à rien de pleurer sur les souffrances de ce monde, avec des paroles et par des sentiments, alors que notre vie continue toujours égale à elle-même. C’est pourquoi le Seigneur nous avertit du danger dans lequel nous sommes nous-mêmes. Il nous montre la gravité du péché et la gravité du jugement. Malgré tous nos discours effrayés devant le mal et la souffrance des innocents, ne sommes-nous pas trop enclins à banaliser le mystère du mal ? En définitive, de l’image de Dieu et de Jésus, nous ne retenons peut-être que l’aspect doux et aimable, alors que nous avons évacué tranquillement l’aspect du jugement? Nous nous demandons si Dieu peut encore prendre notre faiblesse au tragique. Car nous ne sommes que des hommes ! Mais en regardant les souffrances du Fils, nous voyons toute la gravité du péché, nous voyons comment il doit être expié jusqu’à la fin pour pouvoir être vaincu. Le mal ne peut pas continuer à être banalisé devant l’image du Seigneur qui souffre. A nous aussi, le Seigneur déclare: Ne pleurez pas sur moi, pleurez sur vous-mêmes ... car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ?

PRIÈRE

Aux femmes qui pleurent, tu as parlé, Seigneur, de la pénitence, du jour du Jugement, lorsque nous nous trouverons en présence de ta face, la face du Juge du monde. Tu nous appelles à sortir de la banalisation du mal dans laquelle nous nous complaisons, de manière à pouvoir continuer notre vie tranquille. Tu nous montres la gravité de notre responsabilité, le danger d’être trouvés coupables et stériles au jour du Jugement. Aide-nous à ne pas nous contenter de marcher à côté de toi, ou d’offrir seulement des paroles de compassion. Convertis-nous et donne-nous une vie nouvelle; ne permets pas que, en définitive, nous restions là comme un arbre sec, mais fais que nous devenions des sarments vivants en toi, la vraie vigne, et que nous portions du fruit pour la vie éternelle (cf. Jn 15, 1-10).

 

Tous:

Pater noster, qui es in cælis:
sanctificetur nomen tuum;
adveniat regnum tuum;
fiat voluntas tua, sicut in cælo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie;
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris;
et ne nos inducas in tentationem;
sed libera nos a malo.

Tui Nati vulnerati,
tam dignati pro me pati,
pœnas mecum divide.

 

Ton enfant n'était que blessures,
lui qui daigna souffrir pour moi;
donne-moi part à ses peines.

 

Après la méditation de cette Station du Chemin de Croix, terminons cette journée, conscients de la gravité du péché qui a conduit le Verbe de Dieu fait chair à souffrir pour nous, pour nous sauver, par les prières suivantes qui nous mettent aux pieds de la Croix de Jésus, et nous font vénérer l’Arbre Sacré, le Bois de la Croix auquel a été suspendu notre Sauveur :

Rendons notre hommage à la sainte Croix, en lui offrant ces strophes ces strophes que lui consacre l’Eglise Grecque.

 

Le bois avec lequel Elisée retira du Jourdain le fer de la hache fut la figure de la Croix, par laquelle, ô Christ, vous avez retiré de l'abîme de leurs vanités les nations qui, aujourd'hui, chantent avec transport : « Vous êtes béni, Dieu de nos pères ! »

Les cieux s'unissent à la terre dans une commune allégresse , pour adorer votre Croix ; car c'est vous-même qui avez réuni les Anges et les hommes qui chantent ensemble : « Seigneur notre Dieu, soyez béni ! »

 

Adorant la Croix du Seigneur, et glorifiant notre libérateur qui y fut attaché, présentons notre hommage selon les trois bois dont elle fut formée : une tendre compassion pour le cyprès odorant, la foi pour le cèdre, et pour le pin une charité sincère.

 

Vous avez étendu, ô Christ, vos mains sur le bois; là vous avez détruit le péché de l'homme, qui n'avait pas su retenir sa convoitise. La lance vous a blessé; mais vous l'avez retournée contre l'ennemi. En goûtant le fiel,vous avez anéanti le mal dont la douceur est trompeuse; vous avez été abreuvé de vinaigre, vous qui êtes les délices de tous.

 

J'étais mort par l'arbre du péché, j'étais livré au trépas par une nourriture qui m'avait flatté; rendez-moi la vie, Seigneur ; relevez-moi, faites-moi adorer vos souffrances et participer à votre divine résurrection ; rendez-moi le cohéritier de ceux qui vous aiment.

 

O Croix, signe d'allégresse, armure invincible, honneur des Apôtres, force des Pontifes, rends la vigueur à mon âme languissante ; fais que je t'adore, que je célèbre tes louanges, que je m'écrie : «Créatures du Seigneur, louez le Seigneur, et exaltez-le dans les siècles. »

Et terminons notre journée par cette Hymne du Bréviaire Mozarabe.

Verbe du Père, qui avez daigne paraître dans la chair, Agneau de Dieu, oui ôtez les pèches du monde, nous venons vers vous humblement, pour nous désaltérer dans le sang de votre auguste Passion.

 

Montrez-nous les stigmates de vos blessures sacrées; faites briller le signe glorieux de votre Croix ; que par la force inépuisable qui réside en lui, le salut soit accordé aux croyants.

 

Le roseau, les clous, les crachats, le breuvage de myrrhe, la couronne d'épine, les fouets, la lance, sont, ô Christ, les instruments de votre supplice ; à cause d'eux, daignez aujourd'hui pardonner nos crimes.

 

Que le sang de vos blessures sacrées arrose et lave nos cœurs, qu'il enlevé le poison de notre malice ; que notre vie présente soit exempte de pèche: que la vie future nous soit une bienheureuse récompense.

 

Quand le jour de la résurrection se lèvera, quand les splendeurs de l'éternel royaume viendront illuminer ce monde, faites-nous suivre, à travers les airs, cette route qui nous conduira vers les heureux habitants du céleste séjour.

 

Honneur soit au Dieu éternel ! gloire au seul Père, au Fils unique et à l'Esprit-Saint! Trinité qui vit et règne dans les siècles des siècles. Amen.


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