Miossec à fond dans les écoutilles et moi en train de brailler gaiement en agitant mon balai (en guise de micro). Dans ce cas, mes chiens vont se réfugier à l’étage, je dois vraiment chanter très faux. Dingdtutuuu… première tentative du facteur à l’interphone. Je n’entends rien, je suis sur scène au Vauban avec Miossec et je l’accompagne. Plus rien n’existe sauf le concert…
Dingdtutuuu… Dingdtutuuu. Ah, tiens on sonne (simple constat de ma part).
J’ouvre la porte. Devant moi, le facteur mécontent qui me dit :
-Votre boîte aux lettres, il faudrait penser à mettre du dégrippant !
-Bonjour (et oui, je suis polie).
-Tenez.
Il sort de sa sacoche une grosse enveloppe rembourrée. O joie, un livre ! J’ai envie de lui sauter au cou. Etat de joie donc grand sourire sur mon visage, et tout juste si je ne me mets à pas sauter sur place. Il me dévisage comme si j’étais une folle. Pire, il jette un regard insistant sur mon enveloppe… oh, le curieux !
-Merci, bonne journée (toujours polie).
Et, il reste planté là. Qu’est ce qu’il attend ? Que je l’ouvre devant lui ? Ou alors il pense que ce sont des liasses de billets de 500 Euros, tant qu’à faire. Que je fais des hold-up, que je dévalise des banques et que mes acolytes m‘envoient ma part par la poste.
Il va prendre racine si ça continue. J’ose lancer un au revoir qui le fait tourner les talons sèchement.
Y’a d’la joie, un livre arrivé par la poste! Allez, je pousse un peu plus fort et faux la chansonnette, la journée s’annonce belle !