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Orée/Limitare

Publié le 26 mars 2010 par Angèle Paoli


Diptyque Isis et Osiris
Aquatinte numérique originale, G.AdC


ORÉE OÙ J’ENTENDS BOUCHE

Orée où j’entends bouche ― ta bouche soluble
os de seiche édenté ― du plus loin qu’il me revienne
que dit la bouche d’encre ― creux d’orages
j’interpelle les vents pommadés vert
je tends l’oreille aveugle aux voix contraires
je hèle-hisse tes paroles tirées de l’entre-deux
où tombées sinon dans l’oracle
― âcre l’encens agaçant les seuils ―
labyrinthe d’échos du dehors du dedans
les morts et les vivants
coassent copulant à l’orée du bois or
ogre y es-tu que fais-tu où dors-tu
peut-être assoupi en un répit-refuge
enroulé de feuillages à froisser-fuir
dois-je me garder ― esprit en éveil ―
des rives en tumulte traquées
par flots ouverts.

― Osiris te voilà

D’où viens-tu dispersé à l’orée du bois or
corps et âme errants à l’abandon du jour
de quelle rage ― victime abolie ― vagis-tu
quelle lame fiévreuse a fouaillé tes fibres
dépecé os et peaux tes membres alentour
disloqué épouillé jeté sans sépulture
au cloaque fécal
qui donc sinon ta sœur
infatigable Isis
peut rassembler tes os
délavés par la vague
sans cesse ravagée
de rêves
hivernaux.

Angèle Paoli, in Semicerchio, rivista di poesia comparata, XL, Casa editrice Le Lettere, Firenze, dicembre 2009, p. 31.



LIMITARE DOVE ODO BOCCA

Limitare dove odo bocca ― la tua bocca solubile
osso di seppia sdentato ― da più in là che mi rammenti
che dice la bocca d’inchiostro ― incavo di burrasche
io apostrofo i venti impomatati verde
tendo l’orecchio cieco alle voci contrarie
chiamo-isso le tue parole tirate dal giusto mezzo
dove cadute se non nell’oracolo
― acre l’incenso infastidendo le soglie ―
labirinto di echi da fuori da dentro
i morti e i viventi
gracidando copulanti al limitare del bosco aureo
orco ci sei che fai tu dove dormi tu
forse assopito in una tregua-rifugio
arrotolato di fogliame da sgusciare-fuggire
devi io guardami ― spirito in erta ―
dalle rive in tumulto braccate
dai flutti aperti

― Osiride eccoti

Donde vieni tu sparso al limitare del bosco aureo
corpo e anima erranti all’abbbandono del giorno
da quale rabbia (vittima abolita ― vagisci tu
quale ondata febbrile ha sferzato le tue fibre
tagliato a pezzi ossa e pelli le tue membra all’intorno
slogato spidocchiato gettato senza sepultura
nella cloaca fecale
chi dunque se non tua sorella
infaticabile Iside
può radunare le tue ossa
dilavate dall’onda
senza posa lavorate
da sogni
invernali.

Angèle Paoli, in Semicerchio, rivista di poesia comparata, XL, Casa editrice Le Lettere, Firenze, dicembre 2009, p. 31. Traduction d’Alessandro Cenni.

Note d'AP : la traduction mise ci-dessus en ligne a été effectuée en avril 2009 au cours d'un atelier interactif de traduction, à l'occasion d'un jumelage poétique entre la commune de Pistoia et le Scriptorium de Marseille.


■ Voir aussi ▼
→ (sur Terres de femmes) Alessandro Ceni/Mattoni per l’altare del fuoco



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